Culte ! Ce terme désigne parfaitement cette œuvre, bien qu'elle ne soit pas d'ordre religieux. Ce film instaure les bases de ce qui définira le "genre" zombie. Tout se déroule principalement dans un huis-clos, les personnages dont les caractères ont été très étudiés se querellent dans des situations crédibles, disparaissant les uns après les autres (qui sera le prochain ?). L'utilisation d'une image monochrome renforce l'atmosphère oppressante et va à l'encontre des constantes esthétiques de l'époque (gothique de la Hammer), de plus, situer l'action dans une maison du Midwest américain déboussole les spectateurs de cette fin des années soixante. Les images chancèlent et démontrent un changement de l'opinion américaine. Romero ne fait que relater la situation très compressive des États-Unis, avec des conflits sanglants (troubles, Vietnam, assassinats...), ce qui se retrouve dans son premier long-métrage avec cette violence implacable voire innommable : viscères, mutilations, cannibalisme ... Chacun peut donner sa vision sociale et politique de l'époque mais il est certain que les valeurs américaines sont houspillées de toute part et la menace se nourrit d'elle même : "l'enfer c'est nous-mêmes".