Si j’en crois ce que j’ai pu lire sur la toile, Night of the Creeps, rebaptisé chez nous Extra Sangsues, est une petite comédie horrifique des années 80 qui au fil des années a obtenu son statut de petit film culte. J’avoue que je n’en avais jamais entendu parler jusqu’il y a quelques semaines, et donc forcément, ça a attisé ma curiosité, d’autant plus que j’ai un faible pour le cinéma horrifique des années 80. Le programme d’Extra Sangsues va être simple : des extra-terrestres, des fraternités, des jeunes débiles, des animaux, des zombies, des sangsues, des nénettes en petites tenues, un tueur en série, de l’humour, du gore, des punchlines, une tondeuse, et des références à tout va. Oui, voilà, tout ça. Alors forcément, vous commencez à me connaitre, j’ai regardé. Et c’était très sympathique !


Extra Sangsues est le premier film de Fred Dekker, qui signera par la suite le rigolo The Monster Squad (1987) et le raté Robocop 3 (1993) qui mettra fin à sa carrière. C’est également le scénariste du House (1985) de Steve Miner et de sa suite ou, plus récemment, de The Predator (2018) de Shane Black avec qui il est ami de longue date. Agé de 26 ans à l’époque, son premier film est un joyeux fourre-tout où on semble retrouver tout ce qu’il affectionner dans le cinéma des années 50 aux années 80, et ce dès la première scène où vont se mêler un vaisseau extraterrestre, puis une scène en noir et blanc se passant dans les années 50. Les références vont être très nombreuses, de Plan 9 From Outer Space (1959) de Ed Wood qui est cité et qu’on peut apercevoir en fond dans une télé, aux noms des personnages qui s’appellent comme les réalisateurs émérites de l’époque. Romero, Carpenter, Hooper, Cronenberg, Camero, Landis, Raimi, Miner, Dante, Cunningham, … et la liste est longue. Et devinez comment s’appelle l’université où vont les jeunes héros du film ? A la Corman University bien entendu ! Fred Dekker s’amuse et assume complètement le statut de série B de genre de son film. Il s’en moque d’ailleurs même à plusieurs reprises via des punchlines de l’excellent personnage du détective, interprété par un Tom Atkins (Fog, Maniac Cop) qui s’éclate comme un petit fou. Oui, Extra Sangsues est un joyeux bordel assez désuet, bourré de lieux communs, souvent facile par certaines idées, mais qui possède ce charme inimitable pour qui aime le cinéma horrifique des années 80.


Pour son premier film, Fred Dekker s’en sort étonnement bien. Bon, il est vrai que le film a vraiment du mal à décoller, et qu’il pourra en perdre plus d’un durant sa première heure où notre duo de héros loosers va errer de maisons de fraternité en maisons de fraternité, les fameuses « sorority » (vous savez, ce truc typique des jeunes américaines de l’époque, les deltas, les omégas, …) façon teen movie du pauvre. Sauf que cette première heure au demeurant longuette va être ponctuées de petits scénettes qui vont faire en sorte de maintenir l’attention du spectateur le plus aguerri. L’introduction déjà, en noir et blanc, très classieuse, qui montre clairement une maitrise de son sujet. Mais également la découverte du moyen de transmission du « parasite ». Ou encore un plan boobs, léger hein, mais tout de même bien présent, ainsi que de la poulette légèrement vêtue et même un plan douche. Eh ben oui, il y avait un cahier des charges bien précis à respecter à l’époque ! Ou encore des effets gores à l’ancienne, très sympathiques, créés par le spécialiste des effets spéciaux David B. Miller (Terminator, Les Griffes de la Nuit, Sailor et Lula), avec des crânes qui s’ouvrent pour laisser échapper les fameuses limaces par exemple. Assez de petites choses sympathiques qui nous mèneront à une dernière demi-heure bien mieux équilibrée, où le film va enfin se lâcher et libérer tout son potentiel comico-horrifique où vont se mêler punchlines mordantes (dont une est présente sur la jaquette du film), défouraillage de « zombies », et bonne humeur assez communicative, le tout avec une mise en scène étonnement bonne, avec tout un tas de travellings (normaux ou contrariés) et une chouette photographie, avec en bonus un cameo de l’innimitable Dick Miller (Gremlins, Hurlements). A noter une fin ouverte, mais aucune suite ne verra finalement le jour.


Même si on est loin du statut de film culte comme certains peuvent le clamer, Extra Sangsues est une comédie horrifique typique des 80’s des plus sympathiques. C’est léger, ça ne se prend pas au sérieux, c’est plutôt pas mal branlé, … Bref, on passe un bon moment.


Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com

cherycok
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le 26 oct. 2020

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