Fort du succès absolument pas mérité de cette saloperie de Dawn, Matt Reeves remet le couvert avec évidemment aussi peu de matière grise et de talent. Ce troisième volet de la nouvelle trilogie de Planet of the Apes se hisse péniblement au dessus de son prédécesseur, mais War reste un fatras incohérent et débile. Ses deux seuls avantages vis-à-vis de Dawn : il est en scope, et la fin ne conserve pas de stupide status-quo.
En effet, Dawn s'achevait sans plus de raison qu'il n'avait commencé sur une situation semblable à celle de départ.
Ormis le départ de Koba de la franchise, rien dans cet épisode ne nécessite d'être vu. Résultat : tout l'acte 1 de War s'évertue à montrer l'impact des actions de Koba sur la tribu, alors qu'il n'y en a pour ainsi dire pas...
Et là on nous présente une nouvelle situation : des humains armés jusqu'aux dents sillonnent la forêt pour tuer le plus de singes possible. Il y mettent tout leur cœur et des grenades offensives. Sauf qu'au beau milieu de la narration, on apprend qu'en fait, Woody Harrelson leur leader charismatique a besoin de rafler des singes pour construire un mur. Et il a besoin d'un mur pour se défendre contre d'autres humains qui le considèrent comme un dissident et un Colonel Kurtz à éliminer.
Et là je me marre.
Pourquoi s'évertuer à tuer des singes, en se félicitant du body-count, quand on peut très bien les laisser tranquilles et bâtir son mur soi-même. Nous autres les humains on sait bâtir des murs depuis la plus haute antiquité, on n'a pas attendu l'aide de singes jusqu'à présent et s'il avait utilisé ses gardiens-de-singes comme main d'œuvre, il l'aurait eu à temps, son mur.
Comme à aucun moment dans le film on ne voit Woody faire un revirement de "je veux tous les tuer" à "je veux les enrôler de force pour mon mur" on a l'impression qu'il voulait les deux depuis le début. Ce qui n'est pas incompatible, c'est même arrivé dans notre propre civilisation... Mais les évènements dans le film laissent juste l'impression qu'il est bipolaire.
Et puis ses gardiens-de-singes en tiennent une sacrée couche : lors de la scène d'évasion - seul segment du film avec un vrai potentiel - il y en a un qui, recevant une motte de boue dans la tête, décide de descendre de son perchoir, entrer dans l'enclos aux singes, refermer l'enclos et scander : " Qui a fait ça ?" aux primates belliqueux !
Alors là je me marre !
Vraiment, les meilleurs plans d'évasion du monde ne sauraient se mesurer à simplement compter sur la bêtise des gardiens... ou des scénaristes.
Ces derniers ont essayé un truc pas mal : expliquer pourquoi les humains du futur sont stupides et aphones. C'est le virus qu'a fait l'coup. Ah. Une parade fastoche en lieu et place d'une véritable explication ou progression dramatique. Parfait, plus la peine de faire d'autres épisodes alors !
Mais comme à nouveau la checklist technologique est bien remplie et que Michael Giacchino nous bombarde les oreilles de sa verve brutale habituelle, le film fait illusion, et un succès de l'été. Donc appellera encore une suite inutile.
Et là je soupire...