Visuellement sublime, mais peu captivant
La Porte du paradis est un film ambitieux qui fait de suite penser à Autant en emporte le vent sur le fond et la forme, sans toutefois en atteindre la qualité, ni l'élégance. Les premières heures sont les plus longues car on a un mal fou à rentrer dans l'histoire, mais surtout à s'intéresser aux personnages principaux qui finalement captivent peu. La faute peut-être à rythme trop lent et à une histoire qui prend trop de temps à s'installer et à présenter les véritables enjeux. La dernière heure est donc la meilleure, avec ses scènes de bataille impressionnantes et ses héros, qui une fois menacés par le danger, deviennent soudainement plus intéressants et attachants (mais c'est tout de même un peu tard).
Pour en revenir aux scènes de combat, elles font parties des meilleures parmi les films de guerre et les westerns qui offrent ce genre de spectacle. Lors de ces séquences, la mise en scène est d'une complexité incroyable, offrant un réalisme absolument saisissant. La mise en scène est d'ailleurs le gros point fort du film, qui sauve un peu le reste. Ainsi, certains plans de la nature du Wyoming sont de véritables tableaux, sublimés par d'habiles cadrages qui donnent une impression de grandeur bluffante. La musique n'est également pas en reste et est de toute beauté.
Quant aux acteurs, Christopher Walken sort du lot en campant un personnage au départ ambigu, mais qui s'avérera en fin de compte tout autre, tandis que Kris Kristofferson fait le minimum syndical dans le rôle principal. Le pire est bien sûr Isabelle Huppert, une actrice sans dignité dont on n'ignorera plus rien de l'anatomie après avoir vu le film. Pour conclure, ce western politique est visuellement très beau et son aspect technique irréprochable, mais cela est gâcher par une histoire et des personnages manquant cruellement d'âmes, ce qui nous fait subir le film la plupart du temps.