Une claque c'est ce que l'on ressent après avoir vu ce film. Une claque comme Brando sait les donner ou les recevoir. Ce film de plus de deux heures est d'une intensité rarement égalée au cinéma.
Bobby, interprété par Robert Redford, une petite frappe du Texas s'évade du pénitencier et revient bon gré mal gré dans son patelin de naissance. Bobby s'évade de prison. On se dit vu le nom du film que l'on va assister à une folle cavale, et bien pas du tout ! Ce film inscrit un faux rythme. Arthur Penn s'attache plus à la société d'une petite ville du Texas dans les années 60 que sur la poursuite du bagnard. Racisme, sexisme, alcoolisme, autoritarisme tous les travers de la société américaine des années 60 sont passés en revue.
Le ressort tragique du film s'appuie sur les principes du théâtre classique et s'est diablement efficace. Unité de lieu: la ville natale de Bobby, Unité de temps : le film se déroule dans les 24 heures qui suivent l’évasion de Bobby, Unité d'action : la poursuite impitoyable. En appliquant ces principes, Arthur Penn entretient une ambiance électrique que l'on peut comparer à une soirée estivale chaude, lourde et moite où l'on sait que bientôt l'orage va éclater. Appuyé par la prestation d'un Marlon Brando époustouflant le film atteint des sommets.
Si l'on ose encore le parallèle avec la tragédie grecque ce film fut, et d'une manière criante reste de nos jours, une catharsis qui libére les spectateurs de leurs passions et de leurs démons.