Le réalisateur Bertrand Tavernier revient aux films historiques et ça valait vraiment le coup de relater une partie de la Renaissance, tant la reconstitution semble exemplaire. C'est simple, j'y croyais à fond, même dans les arrières plans, il y a des idées, il y a de la vie, tout n'est pas figé. Le cinéaste fait valoir son sens du détail pour notre plus grand plaisir. Que ce soit dans la représentation des décors, de la reconstitution des costumes ou bien de la retranscription des mœurs de l'époque, tout est nickel. Sa mise en scène est élégante et sobre à la fois, il n'en fait pas des caisses sur ce plan là, mais d'un autre côté il évite de sombrer dans un académisme barbant. En revanche, l'ensemble du casting n'est pas forcément au diapason. Rien de catastrophique, mais selon les scènes, l'interprétation des comédiens est inégale.
Pour ce qui est de l'histoire, je l'ai trouvé intéressante, c'est avant tout une intrigue amoureuse: on impose à Marie de Mézières d'épouser le prince Philippe de Montpensier, au dépend de l'homme qu'elle aime le duc Henri de Guise. Il s'ensuit une sorte de triangle amoureux réparti sur plusieurs années. Le fait que l'Histoire avec un grand H soit mise de côté, au profit de ce que je viens de décrire, cela ne m'a nullement dérangé. J'ai beaucoup accroché au personnage de Marie (Mélanie Thierry est plus que crédible), qui est tiraillée et courtisée de toute part. Puis, sa relation purement intellectuelle avec le Comte François de Chabannes (Lambert Wilson très bon également) se révèle salutaire, car ça donne plus de poids et de variété au récit. Le film est long quand même. Tout n'est pas parfait ou passionnant, d'ailleurs sur la fin je commençais un peu à décrocher, mais ça reste un très bon cru.