Un peu déçu

Romain Gary (ici interprété par M. Pierre Niney, de la Comédie française) relate sa enfance sous la coupe d’une mère possessive l’élevant seule (Mme Charlotte Gainsbourg), mais dont la passion vibrante déborde à l’évidence d’amour, malgré le caractère irrationnel de ses conseils. Après son enfance en Pologne, où les Juifs n’étaient pas au mieux considérés, sa mère les mène en France, le fin du fin, notamment pour que son fils devienne célèbre, ce qui ne peut qu’immanquablement arriver selon elle. Il s’engage dans l’aviation, entre en résistance, finit par percer dans la littérature. Ils continuent à correspondre pendant la guerre, et n’apprend sa mort qu’à la Libération, alors qu’elle date de trois ans. Elle avait demandé que ses lettres soient postées, pour qu’il ne soit pas atteint pas sa disparition.
Au début du film, Gary est au Mexique, en tant qu’Ambassadeur, est se trouve gravement malade. Sa compagne lit le manuscrit qu’il est en train d’écrire et le trouve fabuleux, ce qu’elle lui confesse en fin de film.
Les acteurs me plaisent, mais tout sonne faux dans cette adaptation. Il s’avère difficile de concevoir Mme Charlotte Gainsbourg en femme mûre, possessive et passionnelle, alors que son jeu (me) paraît si sensible et juste, d’ordinaire. Quant à M. Pierre Niney, il m’est apparu manquer de substance pour incarner une personnalité telle que celle de l’écrivain. Pourtant, je l’avais beaucoup apprécié dans le rôle d’Yves Saint-Laurent, dans le film de M. Jalil Lespert. Ce fut pourquoi j’espérais qu’il eût renouvelé ce pari tout aussi risqué. Il conserve son charme, mains ne me paraît pas restituer la densité de la personnalité de Romain Gary. J’y ai retrouvé sa pétulance, mais qui n’était pas véritablement une qualité de l’écrivain.
Seule la trame générale du roman autobiographique est restituée, mais de manière grossie et par moments caricaturale, ce qui s’avère fort dommage pour un tel hommage pour une personnalité hors normes.