Pulsions incontrôlées

La Région Salvaje raconte l’arrivée d’une mystérieuse jeune femme Veronica dans la vie d’Alejandra, mère au foyer, d’Angel, son mari, et de Fabian, son frère homosexuel. Comme dans le Théorème de Pasolini, elle va se muer en tentatrice et bouleverser leur vie de manière radicale. Je n’en dirai pas plus sur l’histoire car sinon je vous spolierai une bonne partie du long métrage mais je trouve La Région Salvaje fascinante. Le rythme est un poil lent mais la mise en scène du réalisateur mexicain distille une ambiance à la fois mystérieuse et anxiogène qui colle très bien avec l’aspect fantastique du long métrage. Après, on reste chez Amat Escalante, le postulat est prétexte à dresser un portrait peu flatteur de la société mexicaine gangrenée par le machisme, l’homophobie et la corruption, à grand renfort de séquences très frontales (même si nouveauté, elles sont, souvent, à caractère sexuel). Deux gros défauts sont quand même à noter : les cinq premières minutes donnent beaucoup trop d’indices sur la révélation de milieu de film et la fin arrive un peu trop abruptement laissant le spectateur sur sa faim, aussi bien sur plan de l’histoire que du message (plus philosophique et moins politique) qu’il cherche à faire passer.

Article tiré de Cinematogrill : http://cinematogrill.fr/la-region-salvaje/