Voudriez-vous que l'on apporte un peu d'eau à votre moulin ?

J'ai aimé l'ambiance, l'atmosphère qui se dégageait du film, son rythme, sa réalisation en général ainsi que l'interprétation des acteurs.


Une semaine après l'avoir vu, je m'en souviens comme d'un coup de tête de jeunes ados, qui veulent s'affirmer et prendre leur place dans la société, en se " révoltant " contre un système. (dans les années 50 en RDA). Seulement, leur action n'est pas à proprement parler une révolte, mais juste une simple petite, toute petite, manifestation, via 2 minutes de silence faite en classe, qui prendront des proportions dont beaucoup des jeunes impliqués ne se rendront pas compte.


Ce qui m'a prêté un peu à sourire, mais dont je ne devrais sans doute pas sourire, car les faits reportés sont des faits réels, c'est l'importance donnée à leur diplôme de fin d'étude équivalent à notre baccalauréat (l'Abitur), car l'ultime menace faite à ses jeunes, en conséquence de leurs actes, est l’impossibilité d'obtenir ce fameux diplôme dans toute la RDA. Aucun châtiment corporel au programme. Cependant, il y aura bien quelques situations dramatiques, subséquentes au culot de notre petite troupe " d'apprentis révolutionnaires ".


Ce sont les mots du directeur de l'école, adressés au meneur, qui m'ont le plus marqué. Celui-ci, lui disait qu'il était fils d'ouvriers (ou de paysans, je ne sais plus bien), et que grâce au système, contre lequel son élève entendait s'élever, on lui avait donné la chance de diriger cette école, ce qui lui aurait été impossible auparavant. Petite phrase qui a fait mouche et qui a apporté bien de l'eau à mon moulin... Figurez vous que c'est à partir de là que j'en suis venu à me renseigner sur la Guerre d'Espagne, via la vie de Georges Orwell (Eric Blair) qui y avait participé au nom de la défense de ses convictions. J'ai appris avec beaucoup d'étonnement que, à Barcelone, dans les année 30, en 1933 si je ne me trompe, la collectivisation avait eu lieue, avec entre autre la disparation des clochards des rues Barcelonaise (c'est ce que décrivit Eric Blair)... L'existence de vastes troupes militaires sans différences de soldes (le front d'Aragon : environ 10.000 hommes)... et à côté de cela les méfaits du Stalinisme. Puis évidemment, la suite fut de me replonger dans 1984, puisque ce roman est en quelque sorte une critique du totalitarisme, qui avait tant effrayé Eric Blair qu'il en fit un roman. ( par ailleurs étonnamment visionnaire comme on le sait tous) Et oui, tout cela en partant de La Révolution Silencieuse, qui m'a donné envie de me replonger dans l'étude du communisme, son histoire. Se replonger dans l'histoire car mon inquiétude vient dumonde dans lequel nous vivons, tout a un caractère de normalité autour de nous, alors que nous devons notre niveau de vie, nous autres français, en majeure partie à l'exploitation de la misère humaine. Pour des besoins artificiels nous détruisons le monde qui nous entoure, nous l'exploitons à outrance. Nous nous divisons en un système de classes supérieures et inférieures. Mais il me semble que la nature humaine est faite ainsi. Et puis sommes nous bons ? Ces jeunes ados pensent lutter contre le Mal, ils manifestent pour la Liberté. Mais une fois la liberté d'expression acquise, qu'en faisons nous ? (on écrit un article absurde sur un site internet...) Et d'ailleurs sommes nous libres ? Qu'est-ce que leur idée de la Liberté ?


Ce que j'écris ci-dessus n'a sans doute aucun sens pour la plupart des gens qui me liront. C'est pourtant pour toutes ces questions qui me sont venues à l'esprit, lors du visionnage et après, que ce film m'a plu. Je lui attribue la note de 9/10.

RaphaëlChauvat
9
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le 8 juin 2018

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Ra Cha

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