Masato est un jeune trentenaire, cuisinier de son état au Japon. Spécialiste dans l’élaboration des ramen ou nouilles chinoises, il revient à ses origines à Singapour. Il cherche de nouvelles saveur, mais on comprend progressivement que le but de son voyage ne se limite pas à ça.
Il a reçu un courrier provenant de Singapour, lui rappelant qu’il a toujours de la famille sur place. Un oncle qui va l’accueillir. Sur place, il fait quelques rencontres et se réjouit de faire la connaissance de ses jeunes nièces qui tentent de lui inculquer quelques notions linguistique. Mais, ce n’est qu’un avant-goût des surprises familiales qui l’attende.
Dans ce beau film, Eric Khoo laisse assez longtemps le spectateur sur sa fin : où veut-il en venir exactement ? Longtemps, le spectateur se contente de jolis plans cartes postales avec par moments des couleurs somptueuses et de rencontres plus ou moins anecdotiques. Heureusement, le tout est entrecoupé de réminiscence de l’enfance de Masato. En retrouvant des lieux et personnes du passé, il laisse remonter des souvenirs assez émouvant. En particulier, les scènes avec sa mère, la délicieuse Jeannette Aw sont empruntes d’une incroyable délicatesse. Rarement l’amour maternelle a été aussi bien filmée. On pourrait être gêné pour le père de Masato. Finalement non, car l’amour entre le père et la mère resort également avec force.
On est bouleversé d’apprendre les drames familiaux subis par cette belle famille. Masato n’a plus ni sa mère ni son père. Pour son père qui était plus vieux, on comprend et on compâtit. Mais pour sa mère, quand on comprend qu’elle a souffert physiquement et moralement, on a vraiment de la peine.
Bien entendu, le titre du film trouve sa justification dans l’aspect culinaire. Voir ce film ouvre l’appétit. On a envie de goûter à ces plats très variés qu’on voit à l’écran. En particulier, celui que son oncle apprend à cuisiner à Masato, surtout quand on comprent le nombre d’heures qu’il passe à mijoter. Et puis, l’aspect culinaire du film prend une dimension très émouvante dans sa dernière partie. Si Eric khoo prend son temps pour faire monter la sauce, il s’y prend assez bien en laissant son spectateur mijoter pour lui présenter les meilleures saveurs au final.
Donc, ce film n’est pas un produit qui surferait habilement sur l’actuelle vague des histoires à tendance culinaire. Ici Eric Khoo montre que son savoir-faire en matière de cinéma est au service d’une histoire qui met en appétit et laissera un souvenir ému à ses spectateurs. Mon seul vrai reproche, c'est qu'il de tarde à faire émerger le réel sujet de son film : les liens familiaux et ce qui peut les rompre ou les renouer. Et puis, sa façon de jouer entre le présent et la passé déroute. D'ailleurs, plusieurs questions qui resteront sans réponses.