
L’accent naturaliste de La Surface de réparation lui donnerait presque un air de documentaire. Dans cette fiction qui s’attache à un personnage au rêve évanoui, et où on ne mettra pas un pied sur un terrain, le réalisateur Christophe Gérin dévoile un quotidien inédit du monde du football professionnel. Celui de ceux qui forment les « entourages », ces anonymes qui gravitent autour des joueurs et des clubs. Film sur le foot sans ballon mais avec une passion, La Surface de réparation veut montrer ce qui existe dans cette zone grise.
Franck (interprété par Franck Gastambide) n’est personne. Recalé de l’équipe pro du FC Nantes quand il était jeune, il est resté à la marge de ce microcosme, sans statut ni salaire, mais prodiguant des services et des conseils aux joueurs et aux dirigeants. Un rôle d’encadrement que personne ne lui reconnaît officiellement, mais sur qui chacun compte pour régler ses problèmes et œuvrer dans l’ombre aux intérêts du club. Toujours disponible auprès des dirigeants comme des joueurs et des supporters, il n’en est pas moins seul et enfermé dans son quotidien. Lassé par le manque de reconnaissance, bouleversé par sa rencontre avec une jeune femme et par le retour au club d’un ex-coéquipier, Franck va tenter d’infléchir sa destinée.