2016 fut vraiment une année qui a marqué par la richesse de l'animation. Ici, que ne fut pas ma surprise après le visionnage de la Tortue Rouge de ressentir un énorme baume au coeur et une foi revenir en l'humanité à travers le message pacifique de ce long-métrage d'animation.
Michael Dudok de Wit a tout simplement réalisé un magnifique et très esthétique film d'animation sobre dans la forme, mais profond et beau dans le fond.
On ressent bien l'influence de Takahata (Le tombeau des lucioles, le conte de la princesse Kaguya) en production car tous les traits de l'animation sont fins, épurés, d'une grande beauté pour montrer l'essentiel et laisser travailler l'imaginaire du spectateur.
Les personnages ne parlent pas (hormis quelques gimmicks) afin justement de permettre l'identification du spectateur en ce personnage issu d'un Robinson Crusoé, dont la quête de survie du départ après avoir échoué sur une île déserte devient un véritable pamphlet humaniste et une hymne à la vie et à son cycle dans son évolution.
De Wit introspecte le spectateur sur sa condition humaine, démontrant que la solitude n'est qu'une souffrance, et qu'il est salvateur de s'adapter à l'environnement où on se trouve pour mieux l'appréhender dans un esprit de partage et de communions des sens. Rousseau aurait aimé le sous texte de ce long métrage, point n'en faut.
Complètement antinomique, c'est une magnifique allégorie de la caverne de Platon que nous découvrons ici, et s'ouvrir aux autres, c'est s'ouvrir à soi. La Tortue Rouge étant d'abord perçu comme menaçante, finit par devenir une métaphore de la sociabilisation et une ode à la préservation de la Nature, de la Vie magnifiant les sentiments.
Un magnifique Long-métrage animé pour petits comme grands, dont l'introspection après visionnage restera longtemps dans les mémoires car ce film ne peut laisser indifférent tant il est maîtrisé de bout en bout. Une ode à la tolérance. Superbe.