Grandjil fait de la contrebande !

Un film qui réunit Gabin, Bourvil et Louis de Funès, ça a de quoi faire bander n'importe quel cinéphile. Chose amusante, à sa sortie, ce magnifique trio n'avait pas le même impact qu'il a aujourd'hui dut au fait qu'à cet époque, Louis de Funès n'avait pas sa réputation actuel et pourtant ce film fut un beau succès et demeure aujourd'hui comme un classique du cinéma français ! Cela pour de simples raisons, c'est que que ce film réunit tout ce qu'il faut pour faire un excellent film.

Ce film est d'abord marqué par la présence d'acteurs de légendes: un Gabin grande gueule comme on l'aime à la prestation jouissive, un Bourvil un chouia éclipsé mais qui reste bien présent et livre une prestation impeccable. Ajouté à ce magnifique duo la prestation de Louis de Funès qui commençait déjà à incarné son personnage de petit patron coléreux détestable mais qu'on ne peut s'empêcher d'adorer, une prestation remarqué car il va quand même tenir tête à Jean Gabin pour nous offrir une scène inoubliable.
C'est véritablement ces 3 là qui sont en avant, ce qui n’empêche pas les autres acteurs de livrer de très bonnes performances eux aussi.

Mais à d'excellents acteurs, il faut d'excellents personnages et on les a !
Notre duo de protagoniste, les opposés Grandgil et Martin, l'un privilégiant le travail bien fait et l’honnêteté face à un autre plus imprévisible et plus prompt à la malhonnêteté, cela va même jusqu'à leurs conditions sociales. Deux aimants opposés qui vont finir pas sympathisé.
Tous deux se verront confrontés à divers personnages, tous aussi variés que mémorables, tout particulièrement Jambier, incarné par Louis de Funès.

Ce film nous présente un Paris sous l'occupation et de là nait la force du film, à une période ou les film glorifiant la résistance était, il me semble, privilégié, et bien on a ce film qui nous présente le pire de l'occupation avec un Paris ou règne la malhonnêteté et ou il parait nécessaire d'être malhonnête pour survivre. Cela se ressent à travers les personnages que vont rencontrés nos protagonistes, on y retrouve de tous les individus qu'il devait y avoir durant l'occupation: l'homme qui en profites pour s'enrichir, les délateurs,...une véritable galerie.
Ceci offrira la magnifique scène de l'arrêt de nos protagonistes dans un bistrot durant lequel Gabin offre un sublime monologue qui résonne comme une véritable critique des pires individus que cette occupations avait révélé avec ces simples mots mauvais français.

Les dialogues, puisqu'on en parle, sont une merveille d'écriture offrant des répliques cultes Salauds de Pauvres ou encore le monologue dont j'ai parlé précédemment.
Par ses dialogues, ce film est un plaisir à suivre.

La réalisation est très propre, à renfort de travelling qui nous permettent d'accompagnés nos personnages dans une parfaite immersion augmenté par d'excellents décors et un très beau travail sur l'éclairage rendant le film toujours lisibles malgré les faibles éclairages nous immergeant dans un Paris sous occupation durant une nuit, que les bruitages sublime ( très peu de musiques, voir aucune, juste Paris sous silence et les bruits de pas ).

En bref, une œuvre marquante du cinéma français qu'il faut absolument voir !