Disons le sans détour, ce Mothers Of Tears est une catastrophe filmique qui enterre définitivement le cinéma du grand maître italien Dario Argento.
Après un générique sous forme de tableaux rappelant l'univers du peintre Jerome Bosch, comme représentation de l'enfer, avec son déluge d'images démoniaques qui situe rapidement la direction qu'Argento veut faire prendre à son film, on entre dans le vif du sujet, et dès l'intro on comprend déjà qu'il ne reste plus rien ou presque du cinéma de l'auteur de Profondo Rosso et Suspiria.
Tout est grossièrement dépeint et atteint des sommets de nullité dans des démonstrations ridicules et involontairement hilarantes avec des personnages plus ringards les uns que les autres.
Ce qui faisait la force des œuvres de ce cinéaste c'était sa capacité à s'extraire de son script dans des démonstrations altruistes visuellement bluffantes et à son incroyable génie pour créer de l'imagerie. Sa façon d'imprimer la persistance rétinienne au-delà du champs du réel, élevant son art à un niveau encore aujourd'hui cité en exemple par la plupart des grands cinéastes et critiques.
Avec ce troisième volet évoquant le mythe des trois mères, il passe de soupir en ténèbres par cet océan de larmes de déception totalement ravagé par une esthétique bling-bling. Un suivi à la lettre du script totalement désastreux quand on s'attache à ce genre d'intrigue.
Des interprètes même pas concernés, la belle Asia semble totalement perdue dans ce melting-pot crasseux et kitsch dans le mauvais sens du terme, qui ne rehaussent absolument pas le niveau. L'apparition d'un Udo Kier en prêtre malade tournant même au ridicule.
Seul le côté extrêmement gore ultra-craspec peut éventuellement intéresser le spectateur en recherche de sensation.
Tout dans ce film semble souffrir de la perte de moyen de cet auteur qui fût le plus grand dans son genre, même la musique de l'ex Goblins, Claudio Simonetti s'égare dans une sorte de tambouille faussement baroque à peine audible.
Triste époque.