Les + :
- Une réalisation et une photographie dans l'ensemble très réjouissantes, avec certaines scènes, notamment les muettes du banc public, vraiment sublimes.
- Un film de tout de même trois heures qui arrive à nous transporter et nous faire oublier sa durée.
- Adèle, vraiment charmante et touchante. Actrice à surveiller!
- Une histoire d'amour crédible, sincère et dans l'air du temps.
- Quelques personnages secondaires agréablement travaillés et joués (mention spéciale au meilleur ami du lycée), bien que d'autres beaucoup moins.
- Une réflexion sur le choix de son destin, de sa carrière, de la manière de mener sa vie et d'atteindre l'épanouissement personnel, à contre-pied de ce dont on a l'habitude.
- Des petites touches d'humour discrètement parcheminées, créées par le décalage des milieux, appréciables
- De beaux desseins...

Les - :
- Autant briser la glace de suite : les scènes de coït étaient clairement provocatrices, de par leur absence totale de suggestion et leur longueur hallucinante. Bien que la gêne palpable de la salle m'a beaucoup amusée, et que je suis loin de prêcher le puritanisme, là, c'était quand même un peu trop superflu et sulfureux.
- Et ce sont d'ailleurs loin d'être les seules scènes qui semblent artificiellement trop longues.
- Une volonté de réalisme trop appuyée, trop crue. Je pense notamment à ces magnifiques et nombreuses scènes de morve, à ces non moins nombreuses scènes de sommeil, et surtout à cet abus total de gros plans serrés au niveau des visages.
- Le milieu des artistes bobo-philosophiques est soit trop grossièrement dépeint, soit en réalité bien pire que dans mes pires cauchemars.
- J'avais l'impression qu'on essayait parfois un peu trop de m'émouvoir sur des amourettes adolescentes tragico-dramatiques.
- Grand amateur de musique de film, j'ai fortement regretté l'absence totale de celle-ci, et trouvé que certaines scènes en manquait cruellement.
- Léa Seydoux.

Au total :
Si j'étais mauvaise langue, je dirais qu'enfin le cinéma pornographique a obtenu ses titres de noblesse. Mais je dois reconnaître que Kechiche a réussi à me transporter dans l'histoire qu'il a voulu transmettre, par une réalisation et une direction d'acteurs et de la photographie maîtrisée; et ce sur un propos difficile à traiter (et je parle plus du de l'adolescence que de l'homosexualité). Une petite réussite française pour un film qui vaut le coup d'être vu.

Ps : Et oui, Hadi, c'est mon vrai nom. Et n'ayant ni télévision ni radio, je n'étais pas au courant de la fameuse polémique avant de voir le film. Et entendre dans la salle "Elle est pas belle la vie d'Adèle" au moment le plus importun, ça n'a pas de prix.

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le 12 oct. 2013

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Taguzu

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