La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2 par g0urAngA

Je tiens à préciser que cette critique est purement personnelle et non exhaustive du film. Je ne connais pas non plus la bande dessinée donc je ne vais pas pouvoir m'accrocher dessus. Alors, La vie d'Adèle, c'est un film qui ne traite non pas d'un sujet comme l'homosexualité mais tout simplement d'une histoire d'amour, dans un moment de vie compliqué d'une adolescente sans repère, en pleine crise existentielle. Les actrices ont beau avoir remporté la palme, je ne comprends pas tout l'engouement qu'il y a autour d'Adèle Exarchopoulos. Certes, elle interprète le personnage avec un naturel déconcertant, mais elle n'exprime aucune émotion attachante qui ferait que l'on s'intéresse un peu plus à ce qui lui arrive. Son caractère est stupide et bovin, son air benêt (un mélange de Droopy et de Bugs Bunny) tout au long de film irrite plus qu'il n'attache. Il n'y pas de mal à écrire un film sur la simplicité d'une personne, seulement, le traitement du film, très réaliste, fait que l'on a l'impression de voir la première fille adolescente sortant d'un collège.

Les autres protagonistes sont étrangement plus attachants, Léa Seydoux en premier. Elle illumine le film par sa performance en toute simplicité, mais toujours juste, complice de ses émotions, sans en faire des tonnes. Même si son personnage d'artiste hipster reste bien caricatural, on arrive sans mal à s'y attacher.

Même si le scénario reste classique au possible, il y a toujours moyen d'exploiter ce genre d'histoire grâce à la création de personnages forts et hauts en couleur, seulement ici, la sauce ne prend pas. Outre le fait du personnage d'Adèle énervant, tout les aspects sociaux et politiques sont survolés à la va vite, sans aucune profondeur. Triste pour un film de 3h ! La différence de classe économique se limitant à; l'une mange des pâtes et l'autre des huîtres. On n'évite pas non plus les clichés où les meilleurs amis sont des amis gay, etc ...

La réalisation est les gros point noir du film. On dirait que Kechiche vient de sortir d'une école de réalisateur à pigeons. Il doit y avoir à tout casser, 15 plans larges pendant tout le film. Le reste, il filme ses actrices en gros plan et ça en devient vite gonflant. Ce genre d'artifice est agréable utilisé à juste valeur quand on veut montrer/rentrer dans la sphère intime d'un personnage, mais le faire pendant près de 3 p%&*+/ d'heure, c'est étouffant. Autre chose, il n'y a aucun moment de cinéma, mis à part la scène de "tension" lors de la fête lorsque Kechiche joue avec les protagonistes et le film qui est projeté dans le fond. Encore une fois, même si le film se veut réaliste, son calvaire de gros plan tue tout ce qui pourrait se rattacher aux spectateurs; les lieux, la gestion du temps, des effets de style. Brokeback Mountain par exemple, se voulait réaliste, mais avait de vrais atouts de mise en scène.

Encore une fois, je ne comprends pas vraiment le succès qui découle de ce film, gâché inutilement par un réalisateur avare en moment de cinéma et par un personnage principal aussi attachant qu'une moule...