Ivre d'amour, Ivre de sensualité, Ivre de vivre, Ivre d'Adèle

Tel que l'on narré la vie d'un couple heureux, Abdelatif kechiche nous livre une adaptation livre de la BD Le bleu est une couleur chaude. C'est là que tout se joue, et que l'on découvre Adèle, jeune femme qui se cherche et cherche sans jamais réellement savoir quoi, sans parvenir à toucher cette chose du bout de ses doigts : l'Amour.
Adèle est un personnage réaliste de notre monde. Un personnage identifiable, touchante et sensuelle. Kechiche nous offre avec ce film un portrait d'une femme qui se cherche et se découvre. Kechiche nous offre un film sur la vie.

La vie d'Adèle est surement le film le plus identifiable pour reconnaître un film d'auteur. Tout est propre, lisse, lent mais qui permet le développement de chaque personnage. D'ailleurs c'est surement la clé de cette histoire : Les personnages. Aucun est mis à l'écart et tous sont identifiable à la réalité. Chacun développe sa propre théorie et avis sur la sexualité ( en partie sur l’homosexualité ) mais aussi sur l'Amour avec un grand A. Chacun sont importants au développement du personnage de Adèle. Chacun exerce son propre avis et assume ses propres actes.
La scène qui le définit le mieux à mes yeux est celle où les " amies " d'Adèle suppose quelle est lesbienne et l'humilie devant tout le monde. Ceci est exactement la réaction et la pensée des adolescents de maintenant ( du moins une bonne partie ). La scène est froide, trash et ne fait pas dans la finesse. Cette scène est aussi le début du changement de personnalité de Adèle parmi tant d'autres certes mais c'est surement la plus identifiable.
La vie d'Adèle se démarque aussi par ses dialogues long et puissant qui amène à réfléchir, parfois composé de métaphore ce qui donne au film un brin de poésie.
Le tout est divinement bien interprété par Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux juste bluffante. Exarchopoulos incarne la finesse, la poésie et la femme perdue par cette nouvelle sexualité quelle ne connait pas. Elle est belle, élégante et parfaite dans la peau de se personnage où chaque trait, chaque expression donne un effet de beauté et de réalité tout à la fois. Léa Seydoux est elle aussi faite pour le rôle d'Emma. Femme c'est accepté en tant que t'elle et qui fait découvrir à Adèle cette nouvelle phase. Emme est un personnage mystérieux qui sait et connait ses sentiments, et qui ne regrette rien de ses actes. Alors quand Emma est pour la première fois troublé et a des doutes sur ce quelle ressent devant Adèle lors de la scène du bar, on ne peux que applaudir la profondeur des personnages.
Evidemment lorsque les deux âmes soeurs sont à bout d'elle même et se déchire, c'est puissant et marquant. Leurs performances ne s'oublient pas et on se dit quelle connaissent mieux que Kechiche lui même le personnage. Les deux actrices/personnages sont en parfaite harmonie et c'est là que ça coince...

La fameuse polémique des scènes de sexe...

J'en ai compté cinq au total. Pour ma part trois en auraient suffi. Les scènes de sexe sont mis en avants dans le film. Elles constituent un élément autour de la vie D'Adèle.La scène qui à fait tant parler d'elle, et bien entendu la première fois entre Adèle et Emma. La scène bien que esthétiquement belle est trop longue et trop révélatrice. On nous en montre de trop, et malgré un défi relevé de la part des actrices, la scène nous prend une part de mystère entre les deux personnes. A vouloir trop en faire, Kechiche gâche et fait du remplissage avec ses scènes. Pourquoi vouloir en faire deux autres entre Adèle et Emma ? On a largement compris quelles s'aiment et quelles s'épanouissent l'une avec l'autre. Pas la peine de nous en faire voir tant. Je ne dis pas que c'est mal fait au contraire c'est beau, c'est propre, c'est nette mais beaucoup trop long et pas forcément nécessaire au développement des personnages. Mais les trois premières elles le sont ! On ressent une vraie soif d'amour. C'est prenant, poignant mais lassant au bout d'un certain point. Dommage.

Je passerai au dernier point négatif du film : Les gros plans.
Il y a certes de très beau plans dans La vie d'Adèle. Que ce soit lors des scènes de sexe, ou bien lorsque leurs regards se croisent pour la première fois... Mais est-il utile de faire un gros plan sur Adèle qui mange des spaghettis ou qui dort ? Accentué avec une bonne partie des scènes de dialogues en gros plan ou bien encore quand... Oui bon le film est composé pratiquement que de cela. D'après Kechiche se serait pour capter au plus près les émotions des personnages, les rendent près des spectateurs. C'est bien pensée, mais encore une fois, à vouloir trop en faire, Kechiche gâche son idée de départ. Cela ne dérange pas en sois même, mais on étouffe et des scènes censé être dramatique ( comme quand Adèle pleure ) deviennent ironique parce que justement cela à rendu trop réaliste et dépasse la barrière de la fiction. Sur certains plan, la technique fonctionne très bien mais seulement sur certains plans. En faite cela rejoint le problème des scènes de sexe, beau, propre mais trop nombreux, donc ça lasse?.
Bon ici cela passe est moins flagrant car cela reste une image très belle avec des jeux de lumière naturelle ou très esthétique.

Pour conclure sur La vie D'Adèle, je dirai que Kechiche nous livre sans doute une de ses oeuvres les plus complètes et des plus soignés.
On a réellement vécu le portrait de cette femme si identifiable que l'on est bluffé. Avec un brin de poésie, c'est sans doute La vie d'Adèle qui frôle la perfection et nous qui lui tendons les bras pour que enfin cette amour, elle le trouve.
La vie d'Adèle on la réellement vécu.