Ce film, part d'une très bonne idée, en soi. Mais je sais pas pourquoi, même s'il a réussi à parfois m'émouvoir et me faire bien marrer, les autres moments lassants, longs, chiants, et tout l'bordel fait que c'est ce ressenti là qui prend le dessus.
Le truc qui doit me déranger le plus, c'est cette manie de l'actrice principale de ne pas savoir fermer la bouche, jamais, à croire que sa dentition l'en empêche. Et puis cet excédent de salive, auquel on a constamment droit ... Que cela vienne du metteur en scène ou de l'actrice, c'est juste une mauvaise idée, moi ça me répugne clairement de voir une meuf foutre limite un poing dans sa bouche, et en le léchant goulument d'une grosse langue dégueue. Et merde, c'est constant, t'as 3h de film, eh bah je suis prête à parier que doit y avoir mêmes pas 5 minutes bout à bout où elle ferme la bouche, et même pas 20 minutes où elle bave pas sur un truc.
Je trouve ça beau les lesbiennes, je peux pas m'empêcher de penser que c'est un amour plus pur, plus touchant, plus doux, et on en parle souvent avec beaucoup d'amies épanouies dans leur homosexualité, mais là, dans ce film, voir une meuf baver constamment ça enlève de la beauté au truc, ça finit par me dégouter alors que ça devrait pas, c'est du surjeu pour tenter de faire du réalisme qui du coup ne l'est plus du tout, c'est pas naturel, c'est pas fluide, y'a pas d'longitude.


Par contre, le jeu d'acteur au niveau des dialogues, y'a carrément pas cette impression que j'ai assez souvent devant un film français où tu entends le texte comme si le mec le lisait aux répèt' à côté de toi. Là c'est naturel, j'ai l'impression d'entendre mes potes qui parlent ensemble, c'est cohérent et c'est agréable.


Après, bon, c'est mon avis, et c'est surtout par rapport au personnage d'Adèle et non de l'actrice, ce rôle doit être compliqué parce que la meuf est reloue à déprimer tout l'temps (ça me soule de voir quelqu'un chialer pendant 3h sans jamais rien mettre en œuvre pour se sentir mieux, putain y'a 3 ans entre sa séparation et leurs retrouvailles, eh bah la meuf reste bloquée à se complaire dans son malheur sans vouloir changer quoi que ce soit), et en plus parce que c'est un personnage faux, tout l'temps à s'mentir, à mentir aux autres, comme un gosse à qui t'as envie de foutre des tartes, effrontément et sans cesse elle ment (alors qu'elle est institutrice), elle ne s'assume absolument pas, alors qu'elle devrait. Et elle se rabaisse, perd toute dignité, au final, quand Emma la jette de son appartement parce qu'elle la prend en flag, elle pleure en disant qu'elle l'aime, en s'excusant, et puis on a l'impression que c'est pas que ça, on a clairement l'impression que c'est surtout qu'elle flippe de sortir d'un confort qu'elle a enfin réussi à avoir, malgré maintes difficultés, et qu'elle chiale et refuse de partir surtout parce qu'elle dépend entièrement de tout ce qu'il se trouve dans cet appart'. Mais elle perd aussi sa dignité devant ses potes, (bon là y'a faute des deux côtés), mais si c'est ses potes elle devrait déjà pas leur mentir pour se convaincre elle même, et puis elle la perd aussi au bar, quand elles se retrouvent .. Y'a des moments comme ça qui me dérangent, parce que je fini par avoir pitié pour un personnage qui me semble pathétique et ça me fait rager parce que j'aimerais être à leur place et débloquer la situation (comme dans Sense8, en fait.. haha).
Et puis, bon, y'a aussi le rapport qu'elle a avec les amis d'Emma, elle nous dit plus jeune qu'elle peut s’intéresser à tout si elle a un professeur passionné, or déjà, elle est longtemps en couple avec Emma, artiste peintre et graphiste, qui ne cesse de lui faire découvrir des musées, des peintres, des tableaux, de lui parler de trucs supers intéressants (que j'ai apprécié écouter) et la fameuse soirée bolognaise, ça fait déjà un moment qu'elles sont ensemble, puisqu'elle n'est plus en première mais professeur des écoles (parce que l’appellation instituteur/trice n'est plus utilisé, mais bon, tant pis, ils le disent 15000 fois quand même..), elle se retrouve entourés de gens passionnés, qui la pousse à participer aux conversations, et mademoiselle ne sait rien et ne trouve rien de mieux à faire que d'être la boniche de service pour tout le monde à en oublier de s'asseoir. Mais, me faites pas croire qu'Emma lui donne pas envie d'apprendre, et que depuis le temps elle lui a pas parlé au moins de Klimt qu'elle adore ! Nom de Dieu ! Un effort, Adèle ! Un effort !


Bon, et puis, les scènes trop longues, rien que les scènes d'amour, elles sont interminables (mais cools) et y'en a très souvent, les dialogues trop lents, d'accord on veut faire passer avant tout l'émotion, dans les yeux, dans les manières d'être physiquement, tout ça ... Mais merde, c'est pas en filmant pendant 40 secondes des yeux qu'on a envie d'analyser, c'est même plutôt le contraire, on fini par les redouter ces moments là, se dire "oh nan, putain, merde, mais parle, parle, arrête de chialer, ça fait 20 minutes qu'on te regarde chialer en silence, et t'es en gros plan, et MERDE", et puis t'as 2 minutes de trucs qui se suivent et puis REBAM, SURPRISE MOTHERFUCKER un plan de 5 minutes qui bouge pas et qui parle pas..


... Bref ...


Point positif quand même, le développement de leur relation, les gays et lesbiennes sans clichés à la con (excepté pour les parents d'Adèle qui sont de gros clichés bien juteux), c'est réel, c'est beau, ça fait plaisir. Même si je n'ai pas ressenti de particulières émotions et que je n'ai pas pleurer comme à mon habitude, j'ai dû me bloquer, un peu, haha..

Polyte
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le 11 déc. 2015

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Polyte

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