Ben ne fait pas de Stiller
Dans Tropic Thunder, Ben Stiller campait le rôle d'une superstar de films d'action s'étant brûlé les ailes en cherchant la crédibilité avec un rôle à Oscar. Si Walter Mitty n'est pas ce rôle attendu, il pourrait être celui de l'évolution du Stiller : on passe du 80/20 comique/touchant au 20/80 comique/touchant.
Si le film reste dans le genre "path to fulfilment", Stiller arrive à déjouer pas mal de convenances, qui rendent son odyssée très agréable à regarder.
La mécanique de départ, qui tient du gimmick plus visuel que narratif, présente la grâce de s'effacer au fil de la narration du héros et de l'évolution de l'histoire.
La manière anti-spectaculaire au bon sens du terme de déjouer les moments forts attendus apporte également du frais.
Walter enfin, ne donne pas trop dans le pathos de l'handicapé social ultra gaffeur qui se découvre et se révèle d'un coup d'un seul. Il reste un homme avec ses versants et ses facettes, qui évoluent toutes ensemble.
Même si les amateurs de Stiller (dont je fais partie) reconnaîtrons certains de ses héritages comiques (la scène avec le TSA, par exemple), l'évolution est appréciable et on sent que Walter Mitty n'est pas qu'un rôle destiné à le faire sortir du ghetto doré qu'il a crée autour de son style : c'est une alternative crédible et plaisante.
Pour revenir et terminer sur le film : sans atteindre les sommets d'un Forrest Gump auquel on le compare un peu trop vite, Walter Mitty se tient bien dans la veine des films pops et justes.
(PS - belle morale du film : C'est la barbe qui fait l'homme, le naze comme le vrai)