La Cité interdite
6.6
La Cité interdite

Long-métrage d'animation de Yoshiaki Kawajiri (1987)

Capitaine Haddock et Tryphon Tournesol sont dans un body horror movie à moitié prétexte à du hentai

Ayant vu le plus spectaculaire mais moins sulfureux Demon City Shinjuku du même réalisateur avant cet épisode, je m'attendais à un chef-d’œuvre du même acabit. J'ai malheureusement été à moitié déçu malgré la qualité intrinsèque de l'animation qui a inspiré même Hideo Kojima.


La cité interdite raconte l'histoire de Taki, un Garde Noir en costard cravate en couverture qui doit protéger le monde des humains et celui des ténèbres (peuplé de démons et/ou de métamorphes), actuellement tout deux en paix mais dont la trève est menacée par des humains et démons dissidents.


Lors d'une mission pour protéger le docteur bicentenaire "humain" Maiyart (doublé par Henri Labussière, la voix de Tryphon Tournesol dans la série adaptant Les Aventures de Tintin), Taki fait équipe avec Makie, une habitante du monde obscur avec des ongles aiguisées et une agilité hors du commun. Ensemble, ils doivent protéger Maiyart et se battre contre d'autres démons métamorphes brutaux et pervers qui veulent détruire la paix entre les espèces et s'imposer comme la race supérieure.


Parti comme ça, je m'attendais à un body horror movie avec un super tandem et une Makie femme forte et indépendante et pas juste un love interest ou je ne sais pas quoi... je n'ai jamais eu aussi tort ...



Sauce "teriMakie" : Des persos à l'ambivalence insupportable et du hentai à peine déguisé




  • Le film souffre aussi d'un rythme bien "déréglé" par rapport à Demon
    City
    , car quand il n'y a pas de scènes NSFW ou d'action, on se fait
    presque chier.

  • Pensant que Makie serait une femme forte, quelle déception quand
    elle est vite devenue un bête appât à hentai
    (le porno japonais
    avec démons ou tentacules) puisque c'est en contradiction avec le
    personnage tel que présenté au début.

  • Ça ne s'arrange pas quand après au moins 3-4 scènes de viol, Makie (alors elle-aussi en costard cravate masculin) devient soudainement
    plus féminine et a envie de sexe alors qu'elle s'est défoncée par des
    démons et monstres répugnants qui lui ont détruit sa vertu sans
    consentement et avec brutalité.

  • Certains aiment ce genre de hentai, pas moi car je trouve ça dégueu et parce que c'est pas crédible dans le cas de Makie : comment un
    personnage aussi fort peut-il devenir aussi faible et s'en remettre
    aussi vite d'une expérience aussi douloureuse et malsaine que le viol
    jusqu'à vouloir ENCORE du sexe ?

  • Le film semble presque avoir une idéologie nauséabonde de par son
    côté pervers qui ferait criser des hypocrites tels que Ségolène
    Royal et Eric Zemour
    (anti-mangas mais pour le sanguinolent et
    sexuel Le Nom de la Rose pour la 1ère et prêchant ouvertement la
    haine mais se prétendant défenseur de la morale et de la vertu pour
    le second).

  • Les personnages sont mal écrits selon moi, parce qu'ils sont vraiment
    hypocrites ou écrits de façon ambivalente pour la plupart
    : Maiyart
    est un obsédé sexuel qui passe son temps à vouloir échapper à la
    vigilance de Taki et Makie tout ça pour aller dans les bars à nibards
    MAIS il accuse ensuite ses gardes du corps de "l'abandonner pour
    aller baiser" ou d'avoir trop de sympathie pour les habitants du
    monde obscur


(sérieusement ?! Tu t'es regardé, espèce de bâtard de Yoda croisé avec Tortue Géniale ?! T'as même pas l'air humain avec tes 1m de haut, tes 200 ans et tes bosses qui ressemblent à des cornes !!!)



  • Taki lui-même s'intéresse davantage aux mensurations de Makie et à
    lui faire l'amour plus qu'à vouloir former une bonne équipe. Dans le
    dernier acte, il songe même à quitter le duo par "fierté" et parce
    que "Yé né mé lèceré yamé manipoulé !" mais il change d'avis
    parce qu'il a enfin pécho.

  • À cause de ça, on a l'impression que le film porte plus sur Taki et
    son gros engin
    (je parle de son gros flingue capable de défoncer la
    gueule à des démons, pas de son autre engin XD)


D'ailleurs pour le dernier acte, moins hentai et plus orienté action, peut faire légèrement grincer des dents :


On apprend que Maiyart n'a pas pris Taki et Makie par hasard : en fait, c'était pas pour qu'ils protègent Maiyart lors d'un traité de paix entre humains et monde obscur. Non, c'était pour qu'ils s'accouplent et fassent un enfant hybride pour créer une nouvelle espèce favorisant la paix entre les deux mondes. Dit comme ça, c'est beau mais ça fait du coup de Makie une perso juste bonne à se faire violer ou à faire des bébés, son caractère n'a presque pas d'importance et elle semble plus régresser à l'état de femme soumise qu'autre chose malgré le but noble.


Mais malgré ce côté hentai et ambivalent, il faut reconnaitre que Wicked City (même si un autre titre aurait été plus approprié, autre que "Hentai City" je veux dire) a quand même des qualités malgré son côté pervers pépère :



Demon City Tokyo : un bon body horror movie qualité Japanimation




  • Néanmoins, on voit la beauté de l'animation fluide et maîtrisée (le
    film a inspiré Kojima, quand même). Une qualité qu'on retrouve
    magnifiée ensuite dans Demon City, qui semble presque être une
    préquelle ou une suite de ce Wicked City a plusieurs niveaux.

  • Même si Makie est abusée à plusieurs reprises pour le plaisir sadique
    et pervers de certains puis trop rapidement et facilement remise,
    le film fait quand même la différence entre viol brutal et sauvage et acte charnel consentant et adouci avec le couple Taki/Makie.

  • Makie n'est pas aussi "inutile" que ça malgré qu'elle ait été
    rabaissée,
    puisque c'est elle qui se débarrasse des premiers et des
    derniers démons (alors que Taki a du mal a les vaincre malgré son
    grooos pistolet).

  • Le côté body horror joue beaucoup également : une femme-araignée mangeuse d'hommes dans tous les sens du terme, un
    démon à la carapace de pierre puis bouillonnant de piques, d'autres
    représentant des formes de perversions sexuelles, etc.

  • Également une dénonciation du racisme puisque les mauvais démons
    veulent asseoir leur domination sur le genre humain au prétexte
    qu'ils seraient "supérieurs" à eux alors qu'ils prennent des formes
    bestiales, grotesques et grand-guignolesques.

  • Taki et Makie sont même les premiers à se considérer comme égaux et duo viable malgré leurs différences (même Maiyart se méfient des
    habitants du monde obscur alors qu'il a peine l'air humain).
    La VF est géniale puisqu'on a la voix de Tryphon Tournesol ET du Capitaine Haddock (qui joue un des ex de Makie et un démon de pierre boss-final).

  • Enfin et même si ça ne fait pas beaucoup de développement pour les
    bons côtés : l’atmosphère mêlant sexualité, amour, cauchemar et gore
    reste prenante malgré certains fétichismes douteux. Taki et Makie
    restent un tandem de Gardes Noirs classe malgré une utilisation
    inégale pour chacun d'entre eux.


Bref, je conseille plutôt Demon City Shinkuju plutôt que celui-là, parce qu'il y a un côté pervers qui le ruine un peu au même titre que le film d'heroic fantasy Deathstalker était en partie ruiné par sa propre perversion et son propre sexisme selon moi malgré leurs bons côtés respectifs.


D'un autre côté, j'aurais peut-être dû regarder la bande-annonce d'abord pour voir que ce film fait bien partie de "L'Expérience Manga" comme disait Benzaïe :



♫Sexe Sexe SEXE et un Oeil, des Monstres, encore du Sexe, Violence,
Violence-Violence, Violence, Violence et Monstres, un Oeil, une Bite
Magique, Violence, des Monstres des MONSTRES, Violence, Violence et
Monstres, des MONSTRES, de la VIOLENCE!♫



XD !

darevenin
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Créée

le 15 juin 2020

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darevenin

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