La Guerre est déclarée par Hugo Harnois

Jérémie Elkaïm et Valérie Donzelli aiment être en couple au cinéma. D'abord dans Belleville Tokyo, où les amoureux se séparent, puis dans La Guerre est Déclarée où ils sont unis plus que jamais. Elle s'appelle Juliette, lui Roméo. Il semblerait qu'ils soient promis à un destin tragique. Ils ne vont pourtant pas se suicider par chagrin d'amour, mais avoir un enfant porteur d'une tumeur au cerveau. Actrice principale mais aussi réalisatrice du film, Donzelli arrive à ne pas tomber dans le pathos facile où le seul but serait de faire sortir les mouchoirs aux spectateurs. Bien au contraire, le ton est juste, les acteurs sincères et les scènes cohérentes de bout en bout. Au lieu justement de s'apitoyer sur le sort de ce couple, nous l'envions d'avoir une telle force. Ni Roméo, ni Juliette ne sont assez solides pour endurer cette épreuve individuellement. C'est ensemble qu'ils arrivent à trouver les ressources nécessaires face à la maladie de leur fils. Ils ne sont pas seuls, la famille et quelques amis sont aussi là pour les soutenir. Pas un personnage n'est dans une quelconque caricature, c'est simple et beau à voir. Même si le sujet est grave, on sort de la salle avec la pêche car oui, ce film est d'une profondeur telle qu'il donne du courage et de l'espoir, où il peut même permettre de relativiser sur notre propre condition. Enfin, un bel hommage rendu aux hôpitaux et au système médical français est à souligner, où tous les frais sont pris en charge par la sécurité sociale. Pour ainsi dire, on aimerait voir des films français de cette trempe plus souvent.