"Arrête, son fils a le cancer"
Hé oui seulement 7, même moi je trouve ça dur, car le film est magnifique. Ne vous arrêtez pas à la note, allez le voir (car bien sûr les entrées d'un film dépendent entièrement de ma critique sur SC).
Le thème du film n'est pas vraiment la maladie, c'est plutôt celui du combat que mènent les parents dans cet univers de jargon technique, de parents déprimés et de salles blanches. Et la force du film est de ne pas raconter l'histoire de ce petit garçon, mais plutôt de montrer la stratégie que le couple développe face à ça. Et ils déploient tout un arsenal, pour soutenir leur enfant et se préserver eux aussi, humour, vie de jeune de couple, amour et tendresse bien sûr, un peu de mensonge, ou plutôt de naïveté bien contrôlée, des rituels, mais pas trop non plus. Tout ça fait que l'on trouve un excellent équilibre entre la question de la maladie, on ne peut plus terre à terre et bien expliqué, maitrisée par les médecins, et celle du couple, imperceptible, mais si bien décrite ici, et où ils ne peuvent compter que sur eux-même. Tout ça donne un film joyeux, parce qu'ils se doivent de l'être, poétique et qui évite l'avalanche de pathos. Et rien que pour ça, le film ne peut que toucher, on ne peut que s'attacher aux personnages.
Mais pour autant qu'il en fasse que montrer plutôt que raconter et juger, le film ne verse pas dans le portrait minimaliste qui glorifie ses héros comme le cinéma français sait si bien le faire. Non il se donne une portée symbolique forte, tout en restant proche de ses personnages. Et c'est là que je reste sur ma faim, car tous ces symboles sont souvent maladroits, le bonheur est représenté par la mer, la fête foraine et de mettre un coup de peinture sur le T-shirt de son pote en dansant. Roméo et Juliette, les amoureux, qui donnent naissance à Adam, un très beaux symbole aussi, mais qui n'aboutit pas, qui me laisse sur ma faim. Et il en est de même pour les choix formelles, du déjà vu le plus souvent, mais plein de bonne idées quand même, les tons mécaniques quand on explique tout, les musique aussi très bien choisie, le jeu un peu caricatural des personnages secondaires. Tout ça semble bien sur le papier, mais est très naïf et maladroit à l'écran, et ça ne prend pas toujours, c'est un peu forcé, comme si notre couple de réalisateurs ne savaient pas trop comment utiliser tout cela, un peu démuni comme ils le sont face à la maladie.
Reste que ces défauts sont doute ce qui donne au film son énergie incroyable, ça le rend peut-être que plus touchant. Le film hésite, se perd un peu, et n'a certainement pas trouvé le mode d'emploi du drame : tant mieux, je préfère ce film plein de résolution, qui s'affirme beaucoup, quitte à paraitre maladroit. Ce film assume ses défauts sans jamais être prétentieux, et ça ne le rend que plus beaux.