Violences enneigées

Une seconde vie pour un personnage né des mains de deux hommes, Kazuo Koike au scénario et Kazuo Kamimura aux dessin. Paru entre 1972 et 1973, Lady Snowblood narre les péripéties de Yuki, jeune femme venue au monde pour assouvir la vengeance de sa mère, morte en couche, ayant subi viol et tortures. Se déroulant durant la période Meiji (1868-1912), le manga enchaîne les scènes érotiques et violentes, se plaçant dans la droite lignée du cinéma d’exploitation japonais des années 70. Il possède notamment un découpage visuel très proche du 7e art. De nombreuses cases se matérialisent comme des plans instantanés, d’autres s’attardent sur les décors (dojos, plaines …) et les conditions climatiques (neige, soleil…) pour renforcer l’immersion sensorielle et créer un véritable espace vivant. On n’hésite pas à s’attarder plusieurs minutes sur une simple page, pour apprécier la justesse du trait.

Il n’en fallut pas plus à la Toho pour lancer une adaptation cinématographique dès 1973. C’est le vétéran Toshiya Fujita qui s’y colle, lui qui possède déjà à 41 ans une dizaine de long-métrages derrière lui.Un véritable challenge s’engage. Comment adapter 1 000 pages de manga en 1h30 ? Une seule solution s’impose, celle de trancher dans le vif, en évinçant de nombreuses sous-intrigues au profit de l’unique quête principale.

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