Fear and Loathing in Las Vegas ou Las Vegas Parano en vf, par Terry Gilliam en 1998.
Situation initiale : Raul Duke, journaliste et Dr. Gonzo son avocat partent en road trip à la recherche du rêve américain : Las Vegas. Avec eux, de quoi faire exploser la tête d'un régiment : 2 sachets d'herbe, pastilles de mescaline, amphetamine, vallium, lithium, héroïne, blanche, cocaïne, acides-buvards, extasy et éther pur.
On assiste alors a un magnifique trip cinématographique. Deux paumés, défoncés jusqu'aux os qui foncent droit dans le mur des paradis artificiels tandis que l'Amérique va droit dans le mur du bonheur artificiel. Guerre du Vietnam, politiques corrompus, police dépassée, injustice, absurdité absolue. La question n'est plus "faut il fuir ce monde ? " mais plutôt "comment s'enfuir ?".
Comme le dit Duke : " Celui qui se transforme en bête se libère de la douleur d'être un homme"
Et c'est à grand coups de trip à l'acide, de rock psyché des années '70, d'une photographie précise, d'un jeu de couleurs à la perfection et d'une narration envoûtante que le film nous implique dans sa révolution sans résolution.
Las Vegas, symbole parfait du paradis factice et de toute la joyeuse absurdité d'un rêve américain qui se casse la gueule à grand coup de gosses vietnamiens brûlés au napalm et de casinos semblables au purgatoire.
Il n'y a plus vraiment d'espoir au fond, mais on fonce à moteur hurlant sur les routes américaines avec toutes les substances médicales inventées depuis 1517 dans le sang, parce que finalement tu vois se défoncer, il nous reste au moins ça.
"Vérité de merde. Ça me passe par-dessus la défonce."
Ce film rend joyeux ou circonspect, tantôt délirant tantôt glaçant de vérité, d'une beauté ivre, d'une impeccable esthétique à l'acide, la narration quasi-bouddhiste se lie à l'environnement anarchique, et on sourit bêtement. Non pas pour éviter de pleurer, mais parce que nous aussi, ça nous défonce. Et putain, ça fais du bien ! Rock 'n fucking roll.
"On a voulu trouver le rêve américain alors qu'on est dans le vortex. Tu veux abandonner ? T'es conscient j'espère qu'on a touché le nerf central ! Oh regarde ! Deux bonnes femmes qui baisent un ours polaire !"