C'est depuis mes 17ans que je ne cesse de voir et revoir ce film tout les jours :) N'ayant pas connaissance du véritable journaliste, Tompson, qui a démarré ce nouveau style de journalisme, celui de terrain en connaissance de la psychologie des gens, je me contente de situé comme film le lus hilarant du 20eme siècle. Les personnages abreuvent parfaitement leur rôle, d'un coté Raoul Diouk, fou et drolisime et de Maitre Gonzo avocat déjanté au service du pragmatisme qui veille sur l'intérêt de son client en le sermonnant à chaque nouvel écart. Raoul Diouk semble déterminé par la réussite de son objectif tandis que son avocat limite ses écarts, qui sont à son image, décalés, absurdes et réfléchis. Sauf que Raoul perd les pédales à certains moment clé, où le journalisme de terrain n'a plus sa place. Notamment au congrès de la police du Nevada, où les deux compères auront de drôles de surprises. Le film est un enchainement ininterrompu de situations folles où chacun peut s'identifier. En couvrant une course dans le désert, ils ont réussis à se faire jeter d'un hôtel à Las Vegas. La folie et décalage dont Johnny Depp fait preuve, avec la convergence du jeu de Benicio Del Toro rend ce film sublime de toutes parts. Le mot "WHAT" est à employer sans modération :) Drôle, beaux, dérisoire et fantastique, laissez vous plonger dans cet univers à part.
À chaque nouveau visionage du film je me laisse encore surprendre, nos deux héros choisissent de se détacher du monde sans scrupule. Il incarnent le contre courant d'une époque foisonnante où Las Vegas reflétait la réussite et l'opulence, l'époque de Casino de Scorsese. En choisissant le détachement et leur sens critique, ils dépassent leur contemporains en poussant à l'extrême la mégalomanie américaine. Hors du temps, rien ne semble les arrêter, au contraire, la confiance en leurs convictions et toute l'ironie de leur condition flotte au dessus des masses. Ils pensent avoir compris leur époque et c'est le cas. En enfreignant toutes les règles de bienséance, ils ne font pas seulement de leur contemporains de vains suiveurs d'une fièvre où chacun voit en ses convictions une réelle utilité apportée à la société, ils les ridiculisent, les abaisse à l'état de simple humains pourvus de désirs surannés. "Celui qui se délivre de la douleur d'être un homme se transforme en bête". Et c'est le point que ne cesse de promouvoir Terry Gilliam scène après scène. Le fait de se détourner d'une réalité banale, de se rapprocher de l'état de bête ne répondant qu'à son instinct leur donne le pouvoir d'élucider la peur qui pousse les gens à se fondre et se limiter au pure matérialisme qui transparait même dans leurs idéaux. Au congrès de la police ce sont d'abord les outils de la répression qui sont exposés. L'intervention du docteur lors de la projection par son absurdité démontre qu'il ne s'agit pas de combattre le mal mais combattre ce qui est différent. On peut d'ailleurs apprécier l'extrême drôlerie et ironie de la scène. Ce n'est pas seulement le personnage excentrique du docteur ni sont discours ou encore la projection doublée d'une voix off ancrant la perception des flics sur la toxicomanie dans le réel donnant une légitimité suffisante au discours pour que l'on en rie, mais également la réaction des deux acolytes. On remarque d'ailleurs que cela fait partie d'un changement de cap de Maitre Gonzo qui ne cesse d'enfreindre les lois de la moralité la plus élémentaire en s'en prenant aux femmes. Muris d'un machisme débordant de désir de domination, son outrance parait presque normale. Il est sans scrupule. Son personnage permet notamment de contre balancer l'innocence de son client qui affronte ses peurs dignement afin de surpasser son attachement à la société.
Chaque dialogue, chaque phrase est l'essence même d'un condensé de quotidien qui, dans beaucoup de situation que l'on vit tout les jours, ont souvent tout leurs sens.
ESSAYER VOUS VERREZ, DU DÉBUT À LA FIN TENTEZ D'UTILISER LES PHRASES DITES PAR CHACUN DES PROTAGONISTES.
SI AU BOUT D'UN MOIS VOUS AVEZ UTILISÉ : " Je voulais juste te graver un petit Z sur le front"
" Oui, il faut que tu sois en forme, c'est la merde c'est flippant"
"La phase suivante va lui causé un de ces cauchemar introspectifs infernaux qui pourraient lui causer 3 ou 4 heures de désespoir catatonique"
" Je fais abstractraction du cauchemar enfermé dans la salle de bain, un autre réfugié de la love génération, , mon avocat n'aurait jamais pu accepter la notion, pourtant souvent soutenue par les anciens drogués, la notion selon laquelle on s'éclate plus sans les drogues qu'avec... et moi non plus d'ailler"
EH BEN BRAVO !!!