Avec ses trois premiers films, le fils du légendaire réalisateur de SOS Fantômes a acquis une réputation solide à Hollywood. Il faut dire qu’il se dégageait quelque chose de spécial de son Juno (qui a révélé Ellen Page et Michael Cera au grand public) et que In The Air était solide pour son concept. La chute était donc d’autant plus haute quand on a découvert le très mauvais Young Adult, réalisé comme un téléfilm et scénarisé par l’affreuse Diablo Cody. Le retour de Jason Reitman à la caméra mais surtout à l’écriture était d’autant plus attendu.

Mais la pente est bien longue à remonter.

L’histoire, adaptée du roman de Joyce Maynard, se déroule dans en 1987 à la fin de l’été, juste avant la rentrée des classes, dans un petit coin du New Hampshire. On fait la connaissance d’Adele, une mère divorcée qui vit seule avec son fils. Elle sort peu et ne va pas bien depuis que son mari (Clark Gregg) l’a quittée. Alors qu’ils sortent exceptionnellement faire des courses, ils sont pris en otage pour un évadé qui veut se planquer chez eux. Ce qui devait n’être que quelques heures se transforment en jour et les deux protagonistes se rapprochent petit à petit.

Comme frappée d’un Syndrome de Stockholm accéléré, Adele va trop rapidement s’éprendre de Frank. Peut-on réellement tomber amoureux au premier coup d’œil quand la personne en face sort de prison et vous menace ? Reitman a beau décrire le personnage incarné par Josh Brolin comme quelqu’un de particulier, la mayonnaise a bien du mal à prendre. Certes, il est aussi spécial qu’elle et ils partagent de jolis moments mais tout est beaucoup trop rapide ou survolé. On a bien du mal à se prendre au jeu et certaines décisions (« déménageons dans un autre pays alors qu’on est ensemble que depuis 72 heures ! ») semblent vraiment étranges. Le réalisateur avait déjà du mal à approfondir son sujet dans Young Adult, il commet ici les mêmes erreurs de traitement et ne prend jamais le temps qu’il faut pour qu’on parvienne à y croire.

Ajoutez-y quelques problèmes supplémentaires comme les flashbacks, mal foutus et mal insérés dans le récit, le garçon qui aurait du avoir une place prépondérante mais ne sert finalement à rien ou l’incroyable conclusion et vous vous rendrez compte des nombreux défauts qui ponctuent ces « Derniers Jours d’Eté ».

Pourtant, et contrairement à Young Adult qui n’avait rien pour lui, il y a des choses intéressantes dans ce long-métrage. Jason Reitman a trouvé un lieu de tournage idyllique et les images de la région sont très belles. En s’amusant à filmer des scènes en plein soleil ou lorsqu’il est descendant, le réalisateur livre de jolies images sublimées par une Kate Winslett parfaite pour le rôle. Et certaines scènes, à l’image de la confection d’une tarte aux abricots à quatre mains qui n’est pas sans rappeler la séance de poterie de Ghost, dégagent une sensibilité incroyable.

Mais ça ne suffit pas à faire de Last Days of Summer un bon film, un bel emballage ne faisant pas forcément un beau contenu. Après deux films à coté de la plaque, il va falloir que Jason Reitman découvre qu’un sujet, ça ne survole pas.
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le 24 avr. 2014

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