Je ne sais pas si Linda Fiorentino est « belle ». Ce qui est sûr, c'est qu'elle est follement sensuelle, sexy, charismatique, bref tout ce qu'il faut pour ce rôle de garce intégrale rappelant manifestement celles de la grande époque du Film noir. Sur une trame rappelant vaguement celle du « Facteur sonne toujours deux fois » (en un peu plus outrancier), John Dahl livre un polar efficace, peut-être un peu long mais au suspense plutôt bien mené, maîtrisant les codes de manière assez classique tout en y ajoutant un côté (très) légèrement trash et volontiers cynique pour emporter l'adhésion du spectateur.
Ça n'est pas suffisant pour en faire un parangon du genre (le schéma reste dans l'ensemble assez classique et donc sans réelle surprise), mais cela reste suffisamment astucieux, amorale
(le dénouement est à ce titre réjouissant)
et bien pensé pour que l'on y trouve son compte, Peter Berg (oui, le futur réalisateur de « Deepwater »!) et Bill Pullman jouant les faire-valoir avec un plaisir manifeste. Dommage que l'actrice fétiche de Dahl n'ait pas eu plus souvent l'occasion de démontrer son pouvoir d'attraction, le cinéma y aurait sans doute gagné quelques bons films.