De bonnes intentions ne suffisent pas

Les bonnes intentions étaient présentes dès le début du projet : raconter l'histoire incroyable des trois Américains héros de l'attaque du Thalys dans un film voulant être au plus près de la réalité, avec des soldats jouant leur propre rôles. Eastwood nous dit une chose simple : les super-héros n'existent pas, mais les héros oui. Et ils sont comme vous et moi.
Bon, tout ça c'est bien, mais au final est-ce que ça en fait un bon film ? Pas vraiment. Spencer, Alek et Anthony sont joués par Spencer, Alek et Anthony, qui ne sont pas des acteurs. Bonne intention, mais le résultat n'est pas très bon. Raconter la vie banale de personnes comme tout le monde, c'est une bonne intention. Le film raconte la vie des trois garçons pendant 1h20, comment ils sont devenus amis, comment deux d'entre eux sont rentrés dans l'armée, comment ils se sont retrouvés à prendre ce train. Oui ils sont attachants, mais il n'y aucun enjeu, ce n'est pas intéressant, juste ennuyant. La scène de l'attaque du train dure dix minutes, deux minutes sont intenses. Donc on ressent des émotions pendant environ deux minutes, et c'est peu. Quant à la réalisation, elle se veut très sobre, voulant quasiment s'effacer pour laisser la lumière aux trois héros.
Conclusion, ce film nous envoie deux messages : les héros sont des hommes comme tout le monde, mais une seule chose les différencient des autres : ils agissent au lieu de fuir.
C'est beau, c'est sans doute vrai. Mais un beau message n'en fait pas forcément un film réussi.