Ça vous est déjà arrivé de vous retrouver devant un film et de vous questionner sans cesse sur ce que vous faisiez là, que vous vous étiez trompé de salle et que vous pourriez être ailleurs pour faire quelque chose de beaaauuucoup plus intéressant que ce que vous étiez entrain de voir sur l'écran face à vous ?


Voilà exactement le sentiment qui m'a traversé tout le long de ce "15h17 pour Paris" qui, cinématographiquement parlant, est tout simplement l’œuvre la moins aboutie (et je reste gentil) de ce cher Clint, et de très très loin.


Consacrant seulement une dizaine de minutes (les seules qui vaillent plus ou moins la peine de faire le déplacement. Et encore...) à cette fameuse attaque avortée du Thalys, le réal s'est dit que ça ferait un peu court et a eu une idée de "génie" : rajouter 1h20 de film se concentrant sur le passé de nos trois héros américains, leurs liens d'amitié, leur engagement dans l'armée et leur voyage à travers l'Europe, qui amène finalement au moment qu'on attendait tous.


Autant être clair : toute cette partie (représentant quand même 90% du film, c'est pas rien) est tout simplement du remplissage narratif, sans enjeu et sans intérêt, à mi-chemin entre un long spot publicitaire pour l'armée américaine et un autre pour des vacances en Europe (une looongue séquence Européenne qu'on pourrait définir comme le summum du néant cinématographique. Prévoyez des coussins et des couvertures. Vraiment).
Une sorte de vide cinématographique qui n'offre aucune empathie envers ses trois personnages principaux, même celui de Spencer, qui est le plus développé (façon de parler) dans ce film.


À l'époque de la divulgation de la bande-annonce, je m'étais déjà fait cette réflexion : "Un court-métrage aurait sans doute suffi pour raconter cette histoire."
Et, après être ressorti de la projection, je peux désormais vous l'affirmer haut et fort : "Un court-métrage aurait DÉ-FI-NI-TIVEMENT suffi !!"


Bref, pour faire court (car je veux effacer le plus rapidement possible ce douloureux souvenir de ma mémoire) : devoir se taper 1h20 de rien pour finalement "découvrir" quelque chose dont on connaissait déjà tous l'issue (mais vu de l'intérieur "par ceux qui l'on vécu" cette fois-ci. Ça change tout, n'est-ce pas ?), ça fait mal, d'autant plus quand on sait qu'il s'agit d'un film de Clint Eastwood, réal à la filmographie quasi-irréprochable.


Ce dernier aurait mieux fait de resserrer l'action principale du film uniquement sur cette attaque plutôt que de partir dans tous les sens et de ne rien nous raconter au final. Un peu comme l'avait fait Paul Greengrass avec son très bon "Vol 93", qui est un très bel hommage, tendu et touchant, sur l'héroïsme des gens ordinaires.
Ou, comme je le disais plus haut, d'en faire simplement un court-métrage.


Une véritable perte de temps, à oublier au plus vite. Vous voilà prévenus...

Raphoucinévore
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le 7 févr. 2018

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Raphoucinévore

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