Le Bruit des glaçons par hillson
Oui, Le bruit des glaçons donne l'impression d'un carrousel cabossé.
Oui, le rythme, haché, et le montage, tourmenté, provoquent un certain vertige.
Oui, la fin relève du portnaouak parfait.
Oui aussi, l'histoire ne se déroule pas, et c'est étonnant pour un film français, à Paris.
Mais si le scénario, relativement simple, se permet malgré tout quelques incohérences, et si les acteurs surjouent un peu également, et si les dialogues varient en qualité, courant du banal à l'excellent, donnant un relief accidenté à ce drôle de drame, et si la musique, décalée, marche de travers, on a quand même l'impression d'assister à quelque chose de particulier, d'unique. De différent. De cette différence proprement française qui, si elle n'éveille aucune émotion d'appartenance particulière ou de chauvinisme malvenu, donne le sentiment troublant de participer, de découvrir, de redorer. Et entre ce surréalisme foutraque et la gravité du ton, on se laisse penser que c'est bien suffisant.