Il est des films où l’on sort de la salle sans savoir s’ils sont ratés ou au contraire géniaux. «Le Château de verre » est de ceux-là.
Un biopic sur une famille déviante, une fresque des USA sur plusieurs décennies emblématiques (60’s, 70’s et 80’s) et un casting XL, sur le papier, ça sent le film grand public, formaté et convenu… Mais en lieu et place d’un feel good movie, on se retrouve témoin d’un grand malaise. Au lieu d’une copie de Captain Fantastic, on explore plusieurs couches de noirceur.
De prime abord, avec ses passages longuets, la difficulté avec laquelle on s’attache aux protagonistes et le jeu d’acteur des personnages secondaire très en retrait (à l’image de Naomi Watts), on pourrait penser à un échec cinématographique.
Pourtant, contre toute attente, on finit par être totalement ému par le dénouement et la scène finale et ça n’est pas là l’unique point fort du film !
Inspiré d’une histoire vraie tirée du livre de Jeannette Walls, le scénario est très souvent pudique et ne cherche pas à en faire de trop (ce qui créé aussi de la distanciation). Entre road movie, huis-clos dramatique et biopic, le film navigue de flash-back en révélations telle une chronique d’une famille non conformiste avec ses bons et ses mauvais côtés.
Quand Brie Larson et Woody Harrelson sont à l’écran, le film prend de l’ampleur, le duo est de haute voltige et fait des étincelles. Plus l’on en apprend sur eux, plus on éprouve de l’empathie pour l’un et plus on rejette l’autre.
Et pourtant, tout n’est pas si simple et c’est que le film, profondément humain, va nous montrer d’une façon parfois maladroite, de façon parfois hésitante, mais au final, de façon éclatante.
Rires, décalages, chantages, cruauté, force, douceur : il y a tout cela comme dans bien des relations familiales, mais ici, la déviance de parents est hors norme et les conséquences de leur éducation sont complexes et, à l’instar de Captain America, on peut voir les limites de ce système éducatif.

Cet imbroglio sentimental et la soif d’idéal finissent par livrer une bien belle leçon : même si nous n’avons pas été aimés comme nous le souhaitions, en prenant en compte le passé de nos proches (leur histoire familiale), en se remémorant les bons moments passés avec eux, en leur pardonnant les mauvais, nous acceptons qui nous sommes.

ATHMOS
6
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le 29 sept. 2017

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