Le ciel peut attendre (Heaven Can Wait) est un superbe bijou de comédie Amérique (en couleur... superbe photographie de Edward Cronjager) réalisé par Ernst Lubitsch, écrite (très finement) par Samson Raphaelson, d'après la pièce Birthday de Leslie Bush-Fekete... qui met en scéne un certain Henry Van Cleve (joué par un excellent Don Ameche), persuadé de mériter le feu éternel, se présente auprès du Diable (joué par Laird Cregar) et sollicite son entrée en enfer... tout en évoquant sa vie bourgeoise, d'une mauvaise foi confondante, en s'arrêtant sur les divers écarts à la morale qui ont jalonné son parcours... qui part de sa petite enfance très capricieuse, en passant par son adolescence (joué par Dickie Moore (le jeune Henry Van Cleve à 15 ans) et sa relation ambiguë avec Mademoiselle (jouée par Signe Hasso) une jeune gouvernante Française... à sa premiere rencontre avec la superbe Martha (jouée par la sublime Gene Tierney), la fille d'un couple riche de texan proprietaire d'un grand Ranch... M et Mr Strabel (joués par Eugène Pallette et Marjorie Main), promise a son cousin Albert Van Cleve (joué par Allyn Joslyn) un futur avocat... auquel il va la soustraire, en l'épousant sur le champ, le jour de ses vingt cinq ans (A noter que toutes les scènes du film se déroulent un jour d'anniversaire du héros)... sous les yeux plus ou moins médusé de sa famille les Van Cleve qui va du grand père complice (joué par l'excellent Charles Coburn) a la mère très compréhensive (jouée par Spring Byington) en passant par un père (pas trop) stricte (joué par Louis Calhern)... pour finir par son (presque) adulte de cinquante a soixante dix ans et la rencontre avec une certaine Peggy Nash (jouée par Hélène Reynolds) une jeune danseuse de Cabaret fréquentait par son fils Jack Van Cleve (joué par Tod Andrews) un (presque) futur lui même... Drole, raffiné et tendrement cynique, cette bouteille de champagne est un excellent millésime de la comédie en général... une grande œuvre du cinéaste Ernst Lubitsch qui signe a travers ce portrait d'un Casanova infantile et attachant, un chef d'oeuvre qui traite de l'amour, du deuil, de la trahison, du plaisir et de la mort ou le cynisme côtoie la pureté et la mélancolie flirte avec la légèreté... un pur diamant de comédie aux légers accents fantastiques... a voir absolument... je dirais même mieux, le plus beau film du cinéaste.

Eric31
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le 3 sept. 2016

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Eric31

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