Le Complexe du Castor par Gondorsky

Comment parler de la dépression, la vraie, la maladie qui vous mine psychologiquement en se marrant joyeusement ? Ben on ne se marre pas, voilà. Mais attention, "Le complexe du castor" prend le soin de prendre un air avenant dans un premier temps: la situation est cocasse donc forcément quand Walter s'adjoint l'aide d'une marionnette thérapeutique, les situations tordues se succèdent.

Seulement le film n'est pas une comédie et l'on touche rapidement du doigt le cœur du problème, le nœud de l'intrigue: la dépression, la souffrance qu'elle génère pour celui qui est victime ainsi que pour ses proches, ses conséquences concrètes.
En cela malgré ses défauts (un certain agacement que provoque Mel Gibson dans le rôle de Walter, idem s'agissant du fils de Walter), "Le complexe du castor" se redresse de façon assez spectaculaire dans sa dernière demie-heure optant pour un choix radical et libérant un concentré d'émotion sur un ton assez juste.

Ce n'est pas un film génial, malgré la réalisation correcte de Jodie Foster (qui curieusement joue un ton en dessous de ses capacités, à mon avis), mais c'est assurément un film singulier. Il réussit le pari de déjouer les attentes et d'aborder de front un vrai sujet là où cela s'avérait a priori plutôt casse-gueule.