Le con court toujours
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le 13 févr. 2017
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Claire Simon est finalement sortie du bois de Vincennes et de ses rêves (Le bois dont les rêves sont faits, long documentaire faits de rencontres avec les habitants du bois, sorti en salle il y a quelques mois. Ce dernier témoignait d’une poignante saisie d’un monde ambiant plein de surprises pour peu qu’on s’y arrête). Laissant cet environnement mixte haut en couleurs, elle a gagné les prestigieux studios de la Fémis dans le dix-huitième arrondissement; nouveau décor pour un nouveau documentaire, différent mais lui aussi riche en rencontres. Le film s’ouvre sur une masse d’inconnus se dirigeant vers une immense salle d’examen. Ils ont entre 21 et 27 ans et un rêve en commun : intégrer la Fémis pour y poursuivre des études dans différents domaines du cinéma (Réalisation, montage, distribution…).
La première épreuve est néanmoins commune à tous les candidats : sur cette session filmée par Claire Simon (2014), c’est Shozukai : celles qui voulaient se souvenir de Kiyoshi Kurosawa, qui a été soumis à leur analyse (dont j’ai d’ailleurs fait une critique sur ce blog même).
Ensuite, après une première sélection, viennent les épreuves orales. Il y a un vrai plaisir à voir se succéder les candidats et à assister aux délibérations du jury (qui sont d’ailleurs très souvent controversées et houleuses). Plaisir renforcé par le côté mise en abyme d’un film sur le milieu du cinéma qui statue sur la potentialité à faire du cinéma. En ce sens, on regrette néanmoins le manque de recul du film sur ce milieu mais cela tient peut-être à la position de cinéaste de Claire Simon et à la volonté de filmer ses sujets sans intervenir mais en adoptant une attitude de spectatrice neutre. Dès lors, nous profiterons nous aussi de ce statut qui nous est donné. Les controverses portent, en grande partie, sur la classe sociale des candidats et sur leur personnalité : doit-on vraiment laisser sa chance à un « bouseux »? Faut-il refuser un mec qui a l’air « trop autiste »? Vont-il s’intégrer à l’école si on les accepte? Mettant ainsi en tension la difficile problématique sociologique de « l’intégration » entre angélisme et réalisme. Pourtant, malgré ces quelques grincements de dents propre à l’ambiance du concours et ce qui l’entoure, c’est bien cette « innocence du devenir » si présente dans les films de Claire Simon qui l’emporte encore une fois. Innocence parce que rien n’est projeté comme nécessité, même dans le cadre du concours. Si bien, que ce qui reste de tout cela, même après la publication des résultats, c’est bien l’ouverture à des mondes possibles et aux manières de les faire.
Ainsi, tous ces morceaux de visions du monde en devenir et conjugués sont un appel à la création par l’immersion dans un lieu qui fait droit à cela. Autant de promesses en creux de « vallées de cinéma » qui substitueront - peut-être- le possible au réel…
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le 10 févr. 2017
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