On peut voir ce film hybride, une moitié avec des acteurs en chair et en os et un autre en animation, comme une réflexion sur l'avenir du cinéma, et à travers lui, celui des comédiens. On peut aussi y être sensible à la relation qui unit une mère, actrice sur le déclin qui se voit offrir un ultime contrat qui a tout du pacte avec le diable, à son fils atteint d'un syndrome qui le rend sourd et aveugle. Hélas, on peut aussi recevoir le tout comme un nébuleux prêchi-prêcha où surnage un esprit un peu trop new age à mon goût. Un sentiment décuplé par une animation très psychédélique qui nous transporte dans le monde des hallucinations, celui du mensonge, de l'éternelle jeunesse et de la dépossession de l'émotion et du libre arbitre. Pour l'héroïne (Robin Wright qui joue en quelque sort son propre rôle), le choix est cornélien et cruel. Il y a quelques bonnes idées, plus dans la partie non animée (l'ancien hangar d'aéroport où vivent l'actrice et ses deux enfants, le moment du scan) mais l'ensemble demeure long et lent. La vision mélancolique et noire du réalisateur ne nous touche guère parce qu'elle n'apparait limpide que par moments et se drape trop souvent d'oripeaux grand-guignolesques