L'enfer vert.
Dédié au cinéaste Henri-Georges Clouzot, "Sorcerer" est en effet un remake de son film "Le salaire de la peur", ou plutôt une seconde adaptation du roman de Georges Arnaud. Souhaitant au départ...
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le 18 janv. 2015
66 j'aime
J'écris surtout pour garder une trace de mon avis sur les films que je mate. Ces lignes sont issues de mes notes et je ne prétends pas avoir quelque chose de fondamentalement intelligent à dire. J'essaye d'analyser le film en utilisant mes simples connaissances. Contient sûrement des spoilers
Je pourrais aussi bien mettre 5 ou 6 sans certains plans et scènes assez marquants.
Le problème c'est que si on analyse la somme des parties de Sorcerer, le résultat n'est pas un tout cohérent et puissant mais plutôt un ratage contre productif et contradictoire.
Les 3 parties les plus visibles et importantes du film, à savoir les personnages, la tension et les sous textes, se "contredisent" ou plutôt s'entrechoquent l'un l'autre ce qui diminue leur force intrinsèque, en plus du manque de clareté et liant.
Toute la première heure est dédiée au passé et a la caractérisation des personnages. Et franchement, on apprend pas grand chose (1 des 4 n'a même qu'une scène). Friedkin utilise mal son temps et n'évoque pas grand chose.
Alors oui, le destin rattrape ces hommes peu vertueux (tous des criminels ce qui n'aide pas), leur situation est un écho du passé et on apprend a connaître certains détails de leur vie, mais plus leur background que leur personnalité et aucun ne peut vraiment déclencher d'empathie de lui même. Surtout que leur développement peut frustrer car en demi teinte durant la suite du film et à la conclusion abrupte (mais ça fait sens), tout en donnant une fin hallucinée qui fonctionne quant à elle bien si on la détache du reste car ce qui l'amène n'est que peu explicité et set up de manière satisfaisante (la folie du personnage).
La nature a une place vengeresse, chaotique, comme un bourreau déifié. Cet aspect est réussi, la lumière, la brume et l'eau donnent un aspect sepctral et morbide à cette nature qui se met en travers de ce quatuor qui rappelle les 4 cavaliers de l'apocalypse sur leur camions aux gueules d'enfer.
La photo du film et certaines scènes sont superbes, et la tension marche du tonnerre dans quelques scènes clés ou l'interprétation, l'intelligence de ces hommes prets a tout pour survivre et atteindre leur but, et le design sonore (bruitages assourdissants et musique hypnotique) brillent avec un montage alternant plans plein de tensions qui montrent qu'à tout moment tout peut exploser.
Le problème c'est qu'à part ces scènes le danger ne semble pas vraiment présent, voire abritrairement absent alors que la cargaison est sensée être une bombre a retardement. C'est un choix frustrant de voir le réalisateur tricher avec ses propres règles (la volatilité de la nitroglycerine) même si c'est pour installer ces scènes de tension/développement des persos qui ne pouvaient pas ne pas être là.
Pour finir de donner cet aspect décousu au film le discours et led sous textes : anti américain, metaphore de la guerre du Viêtnam etc... que j'ai trouvé peu clairs et qui me poussant a trop réfléchir a ce qui etait montré (pétrole exploité par des américains dans un pays d'Amérique latine, misère, danger, coca cola lol) m'a sorti du film.
Au final, une exploration de la nature humaine confuse, une tension qui marche que quand le real la veut bien et des sous textes intéressants mais balancés sans maitrise au dessus du reste rendent Sorcerer fascinant, attirant et inspirant autant que frustrant, fragile et manquant d'unité.
Créée
le 1 sept. 2016
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