Richard C. Sarafian nous conte l’histoire d’un homme, Hugh Glass (ici Z.Bass), laissé pour mort par ses compagnons après l’attaque d’un grizzly, qui finira par se relever et tentera de rattraper ceux qui l’ont abandonné. L’intrigue aura pour cadre l'expédition Missouri, au tout début du XIXème siècle.
Il en profitera pour réfléchir au sens de sa vie et peut-être reprendre le court de celle-ci laissée en arrière quelques temps auparavant.
Les flashback viennent régulièrement s’interposés sur le périple et nous dirigent tranquillement dans l’esprit de l’homme et sa guérison.


Gerry Fisher, pour la photographie réussi à sublimer les paysages et la mise en scène se révèle prenante. Que de beaux plans et de belles transitions qui accompagnent à merveille les pérégrinations de notre héros. Plus qu’un survival il s’agirait ici d’un cheminement vers la lumière. On suivra ses étapes que ce soit ses blessures qui le handicapent jusqu’à pouvoir ramper et ensuite se relever, que ce soit sa quête de nourriture de cueilleur à carnassier, ou encore de la tuerie à l’adoption d’un animal blessé, de l’homme qui abandonne sa famille à la redécouverte des valeurs. ..signes de renaissance,


Zachary Bass est un homme apprécié et aimé et pourtant en cette année 1820, personne n’hésitera bien longtemps à le laisser moribond sur la berge, le risque d’attaque d’indiens ne les laissera pas hésiter longtemps. Trappeurs, ils se doivent d’arriver à destination avant l’hiver pour vendre leurs peaux. Mais le remords viendra miner cette troupe, entre des visions et des actes dramatiques, et un capitaine cherchant et guettant en vain l’arrivée de l’homme sensé être mort, entre ce voyage dans la boue où un bateau roule sur terre, symbole de l’absurdité, tout contribue à montrer la vanité de l’action. Et par là même la folie des hommes et de leur conquête de territoires. La peur de ce «revenant» peut se traduire par les tirs confus de la troupe envers tout ceux qui s’approchent.
Une sorte de fable métaphorique servie par un rythme lent et une musique lancinante.
Face à eux un homme libre, exempt de toute croyance ne s’en tenant qu’à sa simple force tant mentale que physique qui finira par tous les sauver.


Contrairement au film «The revenant» la vengeance s’immisce au réveil et cherche à persister jusqu’au moment où les figures détestées se trouvent à proximité et où la haine laissera place au sourire de celui qui en a fini, sauvé par la même vision de cette troupe comme signe d’humanité et de pardon et choisira la vie plutôt que la violence et la mort.


Malgré quelques longueurs cette fiction à l’aspect documentaire est d’une forte puissance mais sera amoindrie par des personnages secondaires peu fouillés, par un manque de véritables enjeux, de rapport à l’histoire, nous mélangeant allègrement les tribus indiennes.


Mais cette histoire véridique semble ici bien plus crédible. Richard Harris (Un homme nommé cheval) n’est pas le héros il reste seulement l’image de la conscience.

limma
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le 22 juin 2017

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