Seulement un an après le sympathique mais un peu frustrant Au Poste !, Quentin Dupieux nous livre Le Daim.
Après s’être déjà « offert » Eric & Ramzy, Alain Chabat, Benoit Poelvoorde ou encore Jonathan Lambert, c’est cette fois Jean Dujardin qu’on retrouve en tête d’affiche de ce 8e long métrage.
Un échange de bons procédés entre des acteurs considérés comme « grand public » et un réalisateur qui se délecte de les mettre en scène dans des situations et des histoires ubuesques.
Mais on l’avait vu avec Réalité, un bon casting ne suffit pas nécessairement à faire un bon film.
Le Daim, c’est donc l’histoire de Georges, un mec dont on saura peu de choses, si ce n’est qu’il semble sortir d’une rupture. Peut-être est-ce donc en raison de ces circonstances douloureuses que notre homme va « vriller » ? Peut-être…toujours est-il que Georges s’est lancé dans une quête improbable, celle de trouver et porter des vêtements 100% daim, quoique ça puisse en coûter...
Quentin Dupieux tient souvent le même discours quand on l’interroge sur ses films. Il ne cherche pas à transmettre de message, il n’a pas envie non plus de faire de films marqués par leur époque, et surtout, il ne veut pas « intellectualiser » ses travaux. Sa motivation reste avant tout de s’amuser et de divertir les gens. Soit.
Le Daim, comme ses prédécesseurs, est avant tout un film où les situations et les dialogues absurdes se multiplient. Probablement moins « WTF » que certaines des réalisations anciennes de Dupieux, Le Daim reste donc malgré tout une « comédie » qui ne se fixe pas vraiment de limite en termes de grotesque.
Malgré tout et quoiqu’en dise son réalisateur, ce film est tout de même l’histoire d’un mec dont les obsessions vont lui faire atteindre le point de non-retour. En ce sens, Dujardin, bien qu’on l'ait connu dans de meilleurs rôles, est plutôt bon dans sa manière d’incarner un homme qui a perdu pied et qui inspire, tant au spectateur qu’aux autres personnages du film, un mélange de tendresse, de pitié et d’incompréhension.
En parlant des acteurs, on évoquera l’autre personnage important du film à savoir Denise, incarnée par la très belle Adèle Haenel. Personnage qui parait incarner « la voix de la raison » et qui semble être le seul à pouvoir encore maintenir Georges dans le monde réel…à moins que…
Un peu comme pour Au Poste !, Le Daim laisse un sentiment un peu mitigé.
Si l’ensemble reste assez sympathique et drôle (sans être hilarant non plus), le film donne surtout l’impression que Dupieux s’enferme dans un genre qu’il a lui-même créé (bien qu’il se défendrait sûrement d’avoir créé quoique ce soit). Les sempiternelles ficelles dont il abuse commencent à montrer des signes d’usure. Et à force, c’est notre intérêt pour ses films qui pourrait en faire autant.