N'ayant pas une grande expérience de la critique, j'avais tout de même envie d'ajouter ma pierre à l'édifice et de donner mes impressions sur Le Daim, qui m'a fait vivre une véritable expérience de cinéma.
Je n'ai découvert les films de Quentin Dupieux qu'il y a quelques jours et ai entamé sa filmographie suite au visionnage de Wrong.
J'ai adoré ce film, de la mise en scène à la photographie grisâtre, des jeux d'acteurs excellents de Jean Dujardin et d'Adèle Haenel à l'absurdité des situations.
Dans Le Daim, l'histoire monte en climax au fur et à mesure que la panoplie 100% daim s'agrandit. La folie s'installe petit à petit dans cet homme que l'on croit juste dépassé et perdu au début du film. De cette forme de tristesse d'un homme qui lâche complètement son monde pour réaliser son rêve nous passons à une obsession maladive et à une folie schizophrène qui restent pourtant parfaitement maitrisées.
Au final, plus le personnage de Georges évolue, prend confiance en lui et en son "projet", plus il passe à l'acte facilement et plus il s'engouffre dans sa folie (en grande partie liée au soutien d'Adèle Haenel, intellectualisant à outrance les found-footage d'un tueur en devenir). Cette même intellectualisation de toute production "artistique" est d'ailleurs un thème assez récurrent dans les films du Mr. Oizo qui ne cherchent, malgré le profondeur, qu'a être vécus (plus qu'interprétés).
J'ai éclaté de rire devant de nombreuses scènes surréalistes (ce qui ne m'arrive que rarement au cinéma), interprétées à la perfection par un Jean Dujardin impeccable. Le clivage entre la gravité des situations et la légèreté apparente du personnage de Georges (et la qualité du jeu d'acteur) m'a complètement séduit !
Je ne saurais en dire plus, si ce n'est que je me suis vraiment laissé emporter dans ce film (très court, qui plus est : seulement 1H17). L'expérience Dupieux a parfaitement pris sur moi.