Si une comédie musicale se regarde surtout pour les scènes de danse, alors celle-ci est la quintessence du genre : quasi toutes le scènes de danse sont admirables ; tout le reste est affligeant.
Commençons par le meilleur :
- Fred Astaire réveillant Ginger Rogers : quelques pas jubilatoires, et une statue rattrapée au vol.
- Fred Astaire endormant Ginger Rogers en dansant sur du sable : une merveilleuse idée, si poétique !
- Ginger et Fred dansant sous le kiosque : ludique, pétillant, gracieux, spécialement Ginger Rogers, qui était vraiment une danseuse d’exception.
- Cheek to Cheek : pas mon nº préféré - cette robe qui ressemble à un tapis de salle de bain mon Dieu !
- Astaire jouant avec une canne devant une armée se sosies qu’il abat ensuite un par un : inventif et brillant.
- J’ajouterai la scène où le valet (personnage plus intéressant que les autres) insulte en anglais le garde italien, assez drôle.
Finalement pas tant de scènes chorégraphiées, et c’est là qu’est l’os, comme dirait de Funès : car pour le reste... Intrigue de vaudeville archi rebattue, décors kitschissimes, personnages caricaturaux incarnés par des acteurs qui, presque tous, surjouent abominablement... Y compris Fred Astaire (Ginger Rogers un peu mieux) ! Tout cela sent le nanar à plein nez.
Mais dès que ça danse...
Étrange sensation que ces moments de grâce qui succèdent à la comédie la plus rebattue, la plus lourdingue. Trop inégal quand même pour mériter le titre de must absolu de la comédie musicale, appréciation souvent lue qui m’avait attiré chez ce « voisin du dessus » (quel mauvais titre français).
Mais le fan de claquettes y trouvera son compte, de même que l’amateur de porno se moque bien de la qualité du jeu ou de la finesse des dialogues !