Le Démantèlement par Heavenly
Au début, on se demande un peu de quoi il s'agit. On est un peu inquiet. Des moutons, une ferme, un agriculteur, le Québec... on ne sait pas trop vers quoi cette introduction un peu longue nous emmène.
Et puis, on apprend à connaître et à s'attacher de plus en plus à Gaby, le personnage central de l'histoire, digne et solide, son attachement à sa terre mais encore plus à ses filles, Marie et Frédérique, qu'il ne voit que trop rarement.
Gaby vit seul avec son chien, aidé à la tâche par le petit Bouchard, secondé par son ami gestionnaire et aimé de ses voisins. Mais pourtant si seul.
Le jour où l'une des ses filles lui fait part de ses problèmes d'argent suite à son divorce, Gaby décide de démanteler sa ferme... ce n'est pas tant pour l'argent que ça va lui apporter que par nécessité d'accomplir son devoir de père et de prouver à ses princesses qu'elles sont tout pour lui.
Petit à petit, le malaise s'installe, comme pour la vie domestique, j'ai eu une boule au ventre devant ce film qui raconte le désarroi d'un homme qui a sacrifié une partie de sa vie pour maintenir la ferme familiale et qui se retrouve démuni au moindre coup dur.
Gabriel Arcand dans le rôle principal, interprète un personnage d'une grande humilité et d'une grande sagesse, il est excellent et très touchant.
Difficile de ne pas être ému devant de nombreuses scènes très fortes que nous réserve ce film. La fatalité qui s'abat sur cet homme, son sacrifice, ses tentatives avortées de renouer avec le passé, son amour indicible pour ses enfants... c'est très beau mais ça fout quand même un peu le bourdon.
Une belle surprise, le réalisateur Sébastien Pilote signe un très un beau premier film triste et mélancolique.