Beaucoup de fans attendaient ce moment ! Celui où, après son mandat de gouverneur californien, Arnold Schwarzenegger ferait son retour sur grand écran. Après quelques interventions chez les Expendables pour son amitié avec Stallone, ce jour est enfin arrivé ! Schwarzy se retrouve à l’affiche d’un film, 10 ans après Terminator 3. Ce come-back est-il à la hauteur ?

Un shérif américain vivant près de la frontière mexicaine tente d'arrêter le chef d'un cartel de drogues avant que celui-ci ne s'échappe à Mexico.
Avec un tel film, il ne fallait vraiment pas s’attendre à monts et merveilles question scénario. La preuve, le synopsis ne fait que deux lignes. Et vous pouvez encore trouvez moins ! Avec un divertissement de ce style, il faut plutôt ce concentrer sur l’humour, le rythme et la « chorégraphie, l’écriture » de chaque séquence d’action. C’est donc là qu’intervient le gros, très gros point noir du Dernier Rempart : là où Stallone et Simon West se lâchaient dans Expendables 2, ici, il n’y a vraiment rien de potable ! Même, le film prend une direction qu’il aurait absolument dû éviter : le chemin du film d’action qui se prend en quelque sorte au sérieux… Car pendant 1h44, c’est un énorme déballage de clichés qui nous est ici présenté, sans le moindre second degré. De ce fait, personnages, répliques et situations sentent le n’importe quoi plutôt que la parodie ou bien l’hommage aux divertissements des années 80 (Commando, Rambo…). De plus, les quelques vannes placées ici et là (la plupart sur l’âge de Schwarzy) ne fonctionnent pas du tout. Mais surtout, Le Dernier Rempart manque singulièrement de rythme. Et pour cause, le film prend bien trop de temps à démarrer, préférant mettre en valeur des trames secondaires parfaitement inutiles. Alors que la traque du méchant aurait très bien pu être le début du film plutôt que le milieu. De ce fait, on s’ennuie pas mal, se fichant totalement des personnages et de leurs histoires nullissimes. Et quand le film commence véritablement à décoller, il est déjà trop tard pour que l’on puisse profiter du spectacle. Je le répète, avec ce genre de film, il ne faut pas attendre grand-chose. Mais au moins un minimum ! Le minimum qui nous emmène directement voir ce pour quoi on est là : de l’action ! Et avec Le Dernier Rempart, ce minimum n’est même pas respecté…

Et il ne faut pas oublier la distribution, également un gâchis de taille ! Après une absence de 10 ans malgré un passage éclair avec Expendables, on se doutait bien que la routine allait être difficile à retrouver pour notre Schwarzy (déjà qu’il ne bougeait pas énormément dans Terminator 3). Mais là, il confirme son statut de papy, loin derrière un Stallone qui tient encore vraisemblablement la route (John Rambo, Expendables…). Arnold ne fait que balancer des répliques sans saveurs, tout en ne faisant que tenir un volant ou bien la crosse d’une arme à feu. Et quand il s’essaie au drame, c’est plutôt moche à voir. Bref, l’ex-Mister Univers n’est plus crédible… Et ce n’est pas les interventions de Peter Stormare, Luis Guzman ou encore Johnny Knoxville qui vont arranger quoique que ce soit. Reste un Forest Whitaker en mode mineur, qui parvient cependant à se montrer « regardable » par rapport aux autres. Un conseil ? Regarder le film en VF ! La qualité n’est peut-être pas irréprochable, mais les doubleurs présents (et pas des moindres : Daniel Beretta, Patrick Poivey, Emmanuel Curtil, Emmanuel Jacomy et Damien Boisseau) sont les seuls à vraiment s’amuser ! Rendant les acteurs plus « acceptables » qu’ils ne le sont.

Finalement rien à retenir du Dernier Rempart ? Si, quelques séquences d’action, fort heureusement ! Si elles se montrent trop peu nombreuses, elles parviennent tout de même à nous tenir éveillé durant une bonne demi-heure, le temps de quelques fusillades (en pleine nuit ou dans la rue principale de la ville) avec son lot de gros flingues, de voitures (bizarrement, le film semble être basé que sur les véhicules), d’explosions et autres carambolages. Oublier les bastons outrageusement molles avec un Schwarzy vieillissant, prenez plutôt les jeunes recrues et méchants qui tirent à tout-va !

Quoiqu’il en soit, Le Dernier Rempart peut compter sur la présence et le retour d’Arnold Schwarzenegger au cinéma pour rembourser son budget. Car si l’acteur n’était pas là, le film se serait bien vu sortir directement en dvd, dans le plus grand silence. Il n’en reste pas moins que pour son premier film hollywoodien, le réalisateur coréen Kim Jee-woon nous livre un mauvais film d’action, trop basique, trop sérieux et ennuyeux. Faisant de ce come-back un nanar à ranger aux côtés de Dommage Collatéral et La Fin des Temps. On n’est pas prêt de revoir un Commando, un True Lies ou un Last Action Hero…

Créée

le 24 janv. 2013

Critique lue 748 fois

Critique lue 748 fois

D'autres avis sur Le Dernier Rempart

Le Dernier Rempart
real_folk_blues
6

Un flic à la maternelle

Autant Kim Jee Woon m’avait emballé sur son Bittersweet Life, autant I met the devil m’avait laissé de marbre ; trop long, trop sentencieux, et un peu surestimé, n’en déplaise à qui de droit. Autant...

le 23 janv. 2013

60 j'aime

14

Le Dernier Rempart
zombiraptor
7

Papy fait de la résistance

La filmographie d'Arnold pourrait être adaptée en BD. Ce serait un comics bien gras bien entendu, mais d'un enthousiasme et d'une générosité foisonnante uniques. Le héros, musculeux, friand de...

le 15 mars 2015

53 j'aime

12

Le Dernier Rempart
Pravda
7

Vous pensiez qu'Arnold était terminé... à tort !

Voilà longtemps que j’attendais avec une certaine impatience le retour d’Arnold au ciné dans un « vrai » rôle, puis hier, 20 heures, à l’affiche : « Le Dernier Rempart » ! Alors j’en suis sortie un...

le 31 janv. 2013

36 j'aime

15

Du même critique

Batman v Superman : L'Aube de la Justice
sebastiendecocq
8

Un coup dans l'eau pour la future Justice League

L’un des films (si ce n’est pas LE film) les plus attendus de l’année. Le blockbuster autour duquel il y a eu depuis plusieurs mois un engouement si énormissime que l’on n’arrêtait pas d’en entendre...

le 28 mars 2016

33 j'aime

1

Passengers
sebastiendecocq
5

Une rafraîchissante romance spatiale qui part à la dérive

Pour son premier long-métrage en langue anglophone (Imitation Game), Morten Tyldum était entré par la grande porte. Et pour cause, le cinéaste norvégien a su se faire remarquer par les studios...

le 29 déc. 2016

29 j'aime

La Fille du train
sebastiendecocq
4

Un sous-Gone Girl, faiblard et tape-à-l'oeil

L’adaptation du best-seller de Paula Hawkins, La fille du train, joue de malchance. En effet, le film sort en même temps qu’Inferno (à quelques jours d’intervalles), un « Da Vinci Code 3 » qui attire...

le 28 oct. 2016

28 j'aime

4