Il est des films qui ont la saveur d'une époque. Une époque où le politiquement correct n'imposait pas encore ses règles. Une époque où l'on appelait un chat un chat et où l'on se balançait des vannes à la gueule aussi sec qu'un coup de boule. Une époque où l'on ne se préoccupait pas de savoir si ce que l'on disait nous faisait passer pour macho ou sexiste.
Une époque où Bruce Willis avait encore ses cheveux et punissait les méchants à grands coups de torgnoles en pleine poire.
"Le Dernier Samaritain" est sans doute l'un des meilleurs films de Tony Scott, mais aussi - et surtout - le dernier des Mohicans d'une époque révolue au cinéma. Fin des années 80, début des années 90... quand les héros avaient des couilles et flinguaient sans états d'âme. Quand se préoccupait moins du profil psychologique d'un tueur que de l'envie de lui exploser la cervelle.
Ce film suinte l'adrénaline, l'hémoglobine, par tous les pores de son êtres.
Les répliques font mouche, ça shoote, ça explose et ça défouraille du tonnerre. Le tout orchestré d'une main de maître par un réalisateur qui fut longtemps sous-estimé mais qui, pourtant, a produit plus d'un chef-d’œuvre du cinéma d'action. Au scénario, un autre maître du genre : Shane Black et à la production, Joel Silver. A eux trois, ces trois lascars nous offrent le plus beau polar maîtrisé, émaillé de gunfights, de courses-poursuites et de bagarres, de tout Hollywood.
A savourer, une bière à la main, une main sur les valseuses. Une ambiance très virile qui nous rappelle que, jadis, les hommes dignes de ce nom avaient encore les baloches bien accrochées dans le slip et ne s’embarrassaient pas de questions de genres.