Il n'est pas évident de dire que lorsqu'on parle de Tom Cruise, on parle de cinéma. La seule exception serait peut-être "La couleur de l'argent", mais c'est surtout grâce à monsieur Newman. On pourrait penser que c'est une facile critique que de parler en ces termes de Tom Cruise et que j'emprunte ici la voie de la facilité ; j'aime à croire que ce n'est pas si simple.
Si l'on regarde un peu la filmographie de Tom Cruise, il n'est pas dénué de sens de dire qu'il a tout essayé et que, bordel, rien ne lui va !
Il aura été faune dans "Legend", pervers sexuel dans "Eyes Wide Shut", vampire dans "Entretien avec un vampire", agent secret dans la série des "Mission : Impossible", et pilote dans "Top gun".
Imaginez que depuis son plus jeune âge, on essaye de lui trouver un rôle qui puisse le révéler et qui soit en accord avec ses convictions : il faudrait un film sans sexe/volonté sexuelle, sans super pouvoir ou super moyen, avec un sens de l'honneur exacerbé. La qualité du film est sans importance, la seule présence de Cruise rend tout film rentable.
Cet oiseau rare dans lequel notre faux acteur serait égal à lui-même, pertinent voire même crédible ne semblait finalement pas exister et, alors que bon nombre de mes comparses cinéphiles ne regardent même plus ce que Tom fait, c'est en gardant espoir que j'ai finalement découvert en ce début d'année le rôle de sa vie.
Parler de crédibilité est une hyperbole volontaire : il ne joue pas bien, mais le rôle de samouraï lui convient. C'est un rôle d'action dont il n'a pas vraiment grand-chose à voir puisque cette crédibilité-là n'existe que du fait des autres (il faut dire qu'ils ont foutu un bon budget décors/costumes/accessoires) : de vrais bridés sont évidemment plus crédibles pour jouer de faux samouraïs.
Ensuite, la philosophie du samouraï et l'éthique qu'il développe dans leur mode de vie semble plaire à Tom, qui semble apprécier la vie en robe. Revivre par l'apprentissage d'une nouvelle philosophie de vie est une chose qui plaît à Tom Cruise. Non, je ne parle pas de scientologie.
De plus, cette philosophie vous offre droits et devoirs. Tom Cruise n'a jamais été très doué pour démontrer explicitement de l'amour ou de l'amitié ; ce qui est bien pratique ici est que la philosophie en question limite leur expression aux non-dits et au longs regards insistants (sans cligner).
Enfin, ce mode de vie du samouraï qui prône (par hara-kiri notamment) le concept de méditatio mortis (se sacrifier pour ses idéaux) convient aussi à Tom : là encore, cela ne dépend pas de lui et, à part Marion C, n'importe qui est capable de simuler une mort à peu près convaincante. Finalement, ce film a bien offert à Tom Cruise son moins mauvais rôle : même si c'est rarement de son fait, il y est en tout cas pour une fois assez convaincant. Pour les quelques lecteurs qui auraient encore une once de compassion pour cet homme, sachez que c'est une des rares personnes qui possèdent des terrains sur la Lune.
J'espère que vous me rejoindrez d'un commun glaviot pour considérer cet "acteur" comme ce qu'il est : l'une des plus méprisables personnes de tous les temps.
JoB
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le 1 janv. 2014

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JoB

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