A mon arrivé sur Senscritique, Le Dernier Samouraï était l'un des premiers films que j'avais noté, depuis de nombreuses années, il était MON film. Celui qui naïvement m'a peut-être fait aimé le cinéma.
Il est peut de dire qu'il était mon film préféré. Un an et demi après mon arrivé, je suis encore fier de pouvoir mettre Le Dernier Samouraï comme le fer de lance de mon Top 10.
Non, définitivement non, je ne peux me résoudre à ne pas dire que ce film est mon préféré. Ce n'est pas le plus grand film, oh non loin de là.
Mais, comme jamais, je l'aime. Et quand j'aime je laisse mon objectivité au placard pour défendre l'une des plus grandes œuvres de Tom Cruise et d'Edward Zwick.
Parfois, le cinéma doit apprendre à se délier de la réalité pour faire vivre une histoire grandiose. C'est vrai que Le Dernier Samouraï fait historiquement des erreurs, peut avoir ce côté très hollywoodien d'un homme perdu se retrouvant chez des "sauvages" se battant encore avec des arcs des flèches. Mais peut-on s'arrêter là ?
Le Dernier Samouraï est-il seulement ça ? Bien sur que non, j'ai toujours trouvé que ce film avait une essence que l'on retrouve peu dans ce type de film. Dans la même veine que Le Dernier des Mohicans au final. On redécouvre un cinéma qui dégage une puissance visuelle impressionnante, les paysages et décors font à la fois rêver et représentent aussi la perfection que veut montrer Le Dernier Samouraï. Un film sur les samouraï mais pas que, c'est surtout et avant tout : une histoire d'homme. D'hommes qui défendent non plus leur vie ou leur simple personne, mais une idée, une tradition, une manière de faire les choses, guerrières peut-être mais aussi tolérante. Chose que la modernité à oublier, chose que la modernité fait mine de renier alors que chacun le revendique : le respect.
Le Dernier Samouraï est avant tout une épopée historique somptueuse dans un Japon en pleine mutation, une quête initiatique d'un homme tourmenté dans un Japon idéalisé. Idéalisé mais sans pour autant mensonger, on retrouve ce qui fait le mythe du Samouraï, certains sont vrais, d'autres idéalisés, d'autres peut-être faux. Mais quelle importance quand le but principale du film est avant tout de raconter une histoire. Ce film est un défenseur de la magie du cinéma, d'un cinéma qui peut encore raconter des histoires pleine d'humanité, de respect et de découverte.
Parce que ce duo Katsumoto - Nathan Algren est magnifique par l'enrichissement mutuelle qui se fait tout au long de leur relation. Il n'y pas que l'occidental qui se nourrit du sauvage comme on aime souvent à le mettre en image (et vice versa). Il y a les deux, chacun a ses défauts, ses qualités, ses travers et ses tourments. La grande richesse de ce film se trouve alors dans l'apport mutuel qui se construit entre les deux protagonistes centraux d'un film épique. L’interprétation des deux homme est d’ailleurs magnifique, Ken Watanabe trouve ici un rôle sage et beau, Tom Cruise lui, monopolise certes la caméra mais sa performance est absolument juste et belle. Tout le reste du casting livre d’ailleurs une performance efficace.
Zwick film avec une simplicité bienvenue dans un monde qui se veut avant tout respectueux. Mais simplicité ne veut pas dire banal. Le Dernier Samouraï propose quand même des scènes fabuleuses notamment la scène de bataille finale qui est sublime. Mais c’est toute la partie de la « captivité » qui fait la force de ce film, entre apprentissage, cruauté et acceptation, on ressent tout le parcours de ces hommes qui ne se connaissaient pas mais que leur sens de l’honneur rapprochent, naturellement.
"Je crois qu’un homme fait ce qu’il peut, jusqu’à ce que son destin soit décidé. » dit Nathan.
Hans Zimmer livre aussi une magnifique BO, pour moi, une de ces meilleurs composition, à la fois parfaitement en symbiose avec le film tout en donnant un vrai souffle à celui-ci et aux différentes scènes. Notamment quand il s’agit de la dernière scène de bataille. Comme une fuite en avant, comme signe de la fin d’une histoire, de la fin d’un monde. La rage et la croyance d’une tradition contre la magnificence technologique et culturel moderne, un a un, les samouraïs tombent dans l’honneur, debout, dans le défi, sans se prosterner devant l’intolérance de l’argent et des puissants.
Au final, Le Dernier Samouraï met en scène une histoire, c'est quelque chose de beau voilà tout.
Un film magnifique, que j’aime à adorer. Et j’aime à penser qu’il reste et restera mon film préféré.
(Critique rééditée)