Dès les premières minutes, on est plongé dans le coeur du sujet : le duc d'York, officier émérite de la Marine, fils cadet du roi, est obligé de prononcer un discours. La foule, compacte, la petite lumière rouge, sa femme, tous le regardent échouer. Le spectateur, tout comme les nombreux participants, ressent la gêne, la compassion, la honte d'être témoin d'un trébuchement d'une si haute figure.
Et l'empathie ressentie dès le début ira forcément en s'accentuant, en le voyant raconter une histoire à ses filles, subir l'incompréhension paternelle, les moqueries de son frère... mais sans renoncer.
C'est déjà l'histoire d'un handicap, handicap invisible, certes, mais socialement pénalisant, d'autant plus dans le contexte de l'Histoire : montée du nazisme, jeu de la succession royale.
Bref, la toile de fond est déjà très intéressante.
Au devant de la scène, c'est avant tout une histoire de respect et d'amitié qui se crée entre un grand homme qui ne peut s'exprimer physiquement avec la passion qui l'anime, et un homme qui maîtrise à la perfection l'art de la parole, mais sans réussir à vraiment exprimer de passion. Tous les deux ressentent un manque, une frustration de ne pouvoir réussir, de toujours rater, décevoir.
Ces deux "handicapés" vont se comprendre, se reconnaître, et s'apprécier. Une amitié rare, chacun solidifiant l'autre, lui accordant une totale confiance.
Dans ces rôle l'excellentissime Colin Firth met à profit son côté (entretenu^^) d'Anglais un peu guindé pour rentrer dans l'uniforme du futur roi Georges VI et est très crédible en roi bègue mais d'un courage hors normes.
Geoffrey Rush incarne à merveille un acteur raté, excentrique, dont le traitement aux méthodes peu conventionnelles est couplé à une bonne part de psychologie.
Helena Bonham Carter se montre un second rôle important, la changeant de ses rôles habituels de marâtres et étonnant son public en se montrant sous le jour d'une respectable mère de famille aux lourdes responsabilités, mais étant d'un soutien sans faille à son mari.

Une très bonne distribution, une Histoire qui nous parle à tous, une très belle histoire d'amitié... Que dire de plus ?Un film à voir !
Lullabycrazy
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 20 févr. 2012

Critique lue 264 fois

1 j'aime

Lullabycrazy

Écrit par

Critique lue 264 fois

1

D'autres avis sur Le Discours d'un roi

Le Discours d'un roi
Socinien
7

La glotte de l'angoisse

Le roi est nu, vive le roi ! Le discours d'un roi est un film de facture classique et académique, complètement linéaire, qui va du discours raté du stade de Wembley lorsque le futur George VI n'est...

le 3 févr. 2011

99 j'aime

22

Le Discours d'un roi
Gothic
7

Stutter Island

L'histoire d'un bègue qui, par la force des choses, va devoir prononcer un discours capital, annonçant l'entrée en guerre du Royaume-Uni contre l'Allemagne lors de la Deuxième Guerre Mondiale. Sur le...

le 2 mai 2013

64 j'aime

17

Le Discours d'un roi
Adinaieros
9

G-Go-Golden M-Movie

L'histoire de l'accession au trône de George VI mais surtout de son bégaiement et de sa relation avec son orthophoniste. Ouais je sais. Ça c'est du pitch qui donne envie. Pas autant que "un dîner de...

le 2 janv. 2011

57 j'aime

7

Du même critique

The Revenant
Lullabycrazy
9

"On est tous des sauvages"

Ou comment SuperLéo a enfin décroché la statuette tant méritée en échappant à la mort au moins une dizaine de fois en 2h36 :) Alors, pour débuter, aucun a priori sur le réalisateur, n'ayant jamais vu...

le 25 mars 2016

1 j'aime

RED
Lullabycrazy
7

Efficace !

Rien de très neuf, mais film kiffant, un scénario assez basique malgré l'idée des retraités (le sauveur du monde épris d'une 'jolie' fille que le méchant capture) mais bien mené, des acteurs bons :...

le 26 janv. 2013

1 j'aime

Dorian Gray
Lullabycrazy
2

Film raté, et pas de peu

O__o Certains films ont réussi l'exploit de ne pas être fidèles au roman dont ils sont adaptés et d'être de grands films, celui-ci n'en fait PAS partie. L'histoire est romancée, ré-interprétée, n'a...

le 24 févr. 2012

1 j'aime