L’homme est né pour vivre et non pour se préparer à vivre.

Le Docteur Jivago est une des oeuvres qui m'a longtemps fait peur : romance, drame historique, 3h20 ! Mais à l'approche du 950ème film sur SC, il fallait se lancer dans un mastodonte, une fresque immense et quoi de plus immense que les 3h de David Lean consacrées au Docteur Jivago et la Russie ?

Passée "l'Entrance", longue et portée par une musique de qualité, Docteur Jivago met en place doucement son univers : La Russie à l'aube de la révolution rouge. Omar Sharif est alors jeune étudiant en médecine, Julie Christie est, de son côté, jeune et belle mais vivant seule (enfin seule....) avec sa mère et côtoie ces bougres de révolutionnaire.
Alors le film se met en place et l'ambiance révolutionnaire prend de l'ampleur, Jivago s'installe dans on rôle de médecin, Lara épouse un révolutionnaire mais le premier tournant arrive : la guerre.

Alors Jivago y va, Lara aussi, les deux se rencontrent et se (re)découvrent une passion folle et à partir de là, tout et rien devra les séparer.
Le retour et la séparation pour Jivago sont dures, il découvrent les effets de la révolution russe, sa maison n'est plus la sienne, ses poèmes ne sont plus géniaux mais "capitalistes", "individualiste", il découvre le commun, la communisme. Il doit fuir et découvrir la Russie et ses paysages blancs. Ils découvrent la folie révolutionnaire, l'inquisition communiste mais retrouvent son amour : Lara. Lean arrive à mettre ces changements en scène avec une maestria fine et simple. Jivago se rend alors compte que plus rien ne sera comme avant.

Docteur Jivago est alors une romance emplit de bonne volonté, de beauté, de romantisme, Jivago aime Lara, Lara aime Jivago mais Jivago est toujours marié à Tonya, sa femme avec qui il a fuit Moscou. Porté par une BO sublime, Jivago est un film historique, social et romantique oscillant entre l'amour et la haine, la paix et guerre, le blanc de l'hiver et la boue de la guerre. Tel un drame, Jivago et son honneur retrouve Lara qu'il devra quitter un jour où l'autre pour la sauver...car ceci est son destin. Leur amour n'était pas fait pour être ranger mais bien pour se vivre dans la folie.
Avec ses plans larges, centrés sur Jivago, David Lean et Omar Sharif donne une dimension particulière à ce docteur et à sa destiné tragique et à la fois poétique.
D'un romantisme exquis au souffle épique de la fuite et de la résistance à la barbarie, Docteur Jivago est un souffle d'amour. L'amour en semaine A, retrouver son amour en semaine B, Docteur Jivago voyage dans une Russie chaotique mais à la fois magnifique (que dire de cette maison enneigé où Jivago côtoie la poésie et les loups). En trois heures d'une fresque grandiose, Lean (malgré quelques longueurs tout de même) décrypte, filme et met en lumière les ravages d'une révolution folle, les changements brutaux d'une Russie en pleine métamorphose sous l'impulsion de Lénine, la destiné d'un pays qui n'arrive décidément pas à choisir son chemin tellement le poids de son histoire est grand.

David Lean arrive à rendre compte de plusieurs décennie d'histoire à travers l'histoire d'un seul homme, à travers la destiné d'un homme né pour vivre, la destiné d'un homme qui a tenté de vivre pour son pays, sa patrie, son honneur et ses amours.
Halifax

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