Sorti d'une longue période d'isolement due à son alcoolisme dont il vient de sortir, un homme vit très mal l'idée d'être séparé de sa femme. Après une dernière rencontre amoureuse sans lendemain, il décide de se suicider dans les quarante-huit heures ; l'heure pour lui de faire un dernier bilan auprès de ses compagnons de biture...
Autant le dire ; Le feu follet n'est pas un film réjouissant. C'est même très grave sur l'envie d'un homme d'en finir, où rien ne lui plait, à commencer par lui-même. Dans un sujet difficile, c'est un film magnifique sur le deuil de soi, sur l'acceptation à partir, servi par un immense Maurice Ronet, pour qui le rôle a été semble-t-il taillé sur mesure dans la dépression.
L'utilisation du Cinemascope est très intéressante dans le sens où elle enferme elle aussi cet homme, comme pour le rendre prisonnier de sa solitude, car on le suit constamment durant les 110 minutes du film.
C'est limite si on n'est pas dans le mental de cet homme, nommé Alain, qui se parle sans arrêt en se détestant au plus haut point, là aussi une forme d'enfermement. Mais ses amis, et compagnes, n'y feront rien ; la mort sera au bout du chemin.
Les premières minutes sont un peu rebutantes, avec des gros plans et des phrases très philosophiques entre Alain et sa compagne d'un temps, comme pour montrer que le film est littéraire à souhait, tiré d'un roman éponyme.
Mais il en résulte un film magnifique, mais au fond très dur, qui donne au contraire envie d'embrasser la vie.