J'étais hésitante à l'idée d'aller voir ce film, je n'avais encore jamais regardé de film d'animation japonais, mais je ne l'ai pas regretté : je suis retournée au cinéma trois fois par la suite pour pouvoir le visionner, encore et encore sans m'en lasser.


Ce film est inexorablement touchant. Ren, devenu Kyuta par la suite, dont le père est parti et dont la mère est décédée se retrouve fils, entre guillemets, de Kumatetsu, un ours aux grandes ambitions dans un monde caché où vivent les bêtes. Il y apprendra l'art du sabre, bien sûr, mais il recevra et donnera lui aussi de belles leçons de vie.


Graphiquement, il n'y a rien à dire. Les graphismes s'adaptent parfaitement à l'univers représenté et le monde des bêtes est coloré. Justement, c'est cela qui peut faire rêver : loin des grands passages pour piétons bourrés de monde de Shibuya, qui parait alors bien terne et inintéressant, le monde des bêtes, semblant figé dans le passé est rempli de couleurs. Et ça fait chaud au cœur.


Musicalement, rien à dire non plus. Les musiques sont parfaitement choisies et même si certaines sont un peu malaisantes, le moment dans le film le veut alors elles sont parfaitement adaptées. Il y a des musiques joyeuses, des musiques plus épiques... de nombreux titres, au final, qui s'accordent à la perfection à l'univers.


Les personnages sont plus attachants les uns que les autres. On ne connait au final que peu sur eux, mais leur caractère les rend originaux et uniques. Entre Kyuta, le petit rebelle qui deviendra un jeune homme calme voire froid, Ichirohiko, qui parait innocent enfant et qui devient plus sanguinaire par la suite, Kumatetsu et son agressivité touchante et son mauvais caractère, Tatara et ses petites touches d'humour... les personnages sont tous uniques et bien développés. On ne tombe pas dans le cliché vu et revu, à part pour quelques exceptions. Mais l'univers fait que cela choque moins si jamais il y a.


Le film passe aussi un beau message : il y a du noir dans chacun d'entre nous et le renier ne fera que l'accroître. Cela est vrai et le film est basé sur cela, du moins dans sa seconde partie, où la vraie action commence. Mais on ne regrettera absolument pas la première partie où Kyuta, enfant, est quand même bien mignon. D'autres citations, telles que "l'illusion est parfois plus vraie que la vérité elle-même" peuvent interpeller, et donnent une touche poétique et légèrement philosophique au film. J'ai particulièrement apprécié les références à Moby Dick. Ce livre "insignifiant" au début dans le déroulement prendra tout son sens vers la fin et même si malgré les effets de lumière du combat final (ce qui est joli) le choix de l'ouvrage de référence ne saute pas aux yeux, hop, si on regarde bien, si on écoute bien, une nouvelle morale passe, un nouveau message. N'empêche, suis-je la seule qui trouve que Kyuta, pour une première lecture depuis bien longtemps en japonais, a tapé dans les livres difficiles ? Personnellement en français je ne trouve pas le livre facile du tout.


Merci pour ne pas avoir rajouté de romance ridicule entre Kaede et le héros. J'avais peur mais au final, juste une forte amitié se développe entre les deux. C'est bien, ça change de certains animes ou films ou on n'a même pas besoin de se poser la question : un regard et on comprend. Ici, s'il y a de la romance par la suite, on ne le saura pas !


Bref, je m'arrête ici. Le Garçon et la Bête me fait toujours autant rêver des mois après son visionnage. Ce film n'a quasiment pas de défaut et je le conseillerais vivement à quiconque veut passer un bon moment. Petits et grands peuvent le regarder et comprendre, il n'y a pas de souci. Seulement, certaines phrases prendront peut-être plus de sens si l'on est adulte que si l'on est enfant...


Un chef-d'oeuvre sans aucun doute !

MUx13UKyo
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top 10 Films

Créée

le 12 janv. 2017

Critique lue 177 fois

MUx13UKyo

Écrit par

Critique lue 177 fois

D'autres avis sur Le Garçon et la Bête

Le Garçon et la Bête
Sergent_Pepper
9

Les fils sans hommes

L’argument principal du Garçon et la Bête n’avait rien de surprenant, après la belle réflexion proposée par Les enfants loups : Hosoda approfondit le lien entre humains et animaux, les délaissant du...

le 17 janv. 2016

126 j'aime

15

Le Garçon et la Bête
DelSpooner
8

L’extraordinaire ordinaire

Fort de ses 4 millions d’entrées au Japon depuis sa sortie en Juillet 2015, le nouveau film signé Hosoda Mamoru a ouvert l’édition annuelle du festival Kinotayo. Celui que l’on présente comme «...

le 6 déc. 2015

55 j'aime

6

Le Garçon et la Bête
Behind_the_Mask
10

Combler le vide, montrer la voie

Ce qu'il y a de plus incroyable, dans Le Garçon et la Bête, c'est que Mamoru Hosoda déjoue absolument toutes les attentes. Il s'agissait à l'origine d'un simple récit initiatique d'un petit garçon...

le 22 avr. 2016

54 j'aime

11

Du même critique

Equideow
MUx13UKyo
1

On doit se comporter comme un enfant pour payer comme un adulte...

Equideow, j'y étais lorsque j'étais petite, quand le jeu n'avait pas encore de « w » et quand on pouvait encore s'amuser. Quand il y avait les quiz, les galops, les métiers, des objets du...

le 22 janv. 2017

1 j'aime

1

Noragami Aragoto
MUx13UKyo
9

Une bonne évolution !

Après une première saison sympathique mais manquant peut-être d'action et de punch, j'ai été curieuse de découvrir cette saison 2, et je ne fus pas déçue : elle est encore mieux que la première...

le 14 janv. 2017

1 j'aime

Kid Icarus: Uprising
MUx13UKyo
9

L'ange qui ne pouvait pas voler...

Un jeu frais, mignon, mythologique et dynamique... que demander de plus ? Kid Icarus Uprising est un excellent jeu sur 3DS et il le restera. Nous incarnons la plupart du temps Pit, un ange ne...

le 22 janv. 2017

1 j'aime