Après Les enfants loup, Ame & Yuki, Mamoru Hosoda continue de ravir les petits et grands par la grâce de ses oeuvres. Les thèmes qu'il aborde sont universels et s'adressent à tout les publics, avec une lecture des thèmes différentes pour chacun. L'animation sert magnifiquement une histoire passionnante sur notre société.


Ren vient de perdre sa mère et ne sait pas où se trouve son père, dont elle a divorcé. Il nourrit en lui une haine envers les adultes et va fuir leur société. Il va se retrouver dans un univers parallèle où les animaux vivent en harmonie et en toute simplicité. Kumatetsu est un ours mal léché, il va prendre Ren comme disciple et chacun va apprendre de l'autre.


Cela se présente comme un conte, avec comme trop souvent, un héros subissant un traumatisme avec le décès de sa mère. Un choc émotionnel qui va le mener loin des siens, en refusant d'être sous la garde d'autres personnes. Un vide en lui se fait ressentir, qu'il va tenter de combler à travers ses rapports avec son maître.


Ren est le seul humain à vivre dans le monde des animaux. Il va perdre son identité et Kumatetsu va le renommer Kyuta, ce qui correspond à son âge : 9 ans. Il est à une période charnière où son caractère est entrain de se forger. Son maître devient un père de substitution. A son contact, il va apprendre à se battre et se faire ainsi accepter par les autres animaux qui ne voulaient pas de cet étranger chez eux.
Avant son arrivée, Kumatetsu était seul contre tous. Il avait le soutien de deux autres animaux, mais il était souvent seul dans l'adversité. Grâce à Kyuta, il va se sublimer et aussi apprendre de lui. Chacun se nourrit de l'autre et un lien filial né entre eux. Le fort tempérament du maître se retrouve dans le disciple, qui va l'imiter pour s'approprier son savoir. Ils étaient fait l'un pour l'autre, car seul, on ne va pas loin.


Le titre original : Le garçon de la bête, exprime mieux le propos du film. Kyuta devient le reflet de son père d'adoption. Il a connu à un âge où l'on est influençable, mais en grandissant d'autres sentiments se font ressentir, surtout que le souvenir de sa mère ne s'efface pas malgré le temps qui passe. Il a une double culture et veut s'épanouir dans les deux pour en faire une force. La savoir est entre ses mains, que ce soit grâce aux livres où ses poings. Il s'épanouit au sein de sa famille d'adoption et même si le chemin est difficile, au bout se trouve une certaine paix dans son cœur.


On passe du drame au rire, d'un monde à un autre, grâce à cette oeuvre fantastique et humaine. Cela parle de la transmission du savoir, grâce aux adultes et aux études. De l'influence du monde sur nos esprits, de l'importance d'être bien guidé et entouré pour s'épanouir. Du besoin d'être unis pour venir à bout de l'adversité, quelque soit son visage. De ne pas avoir peur d'apprendre et de prendre des risques pour avancer dans la vie.
Cela peut sembler naïf, mais s'est raconté de manière surprenante, en oscillant entre le divertissement à travers les superbes combats; dont le flamboyant final; et l'humour. Sans oublier de raconter une histoire et de nous offrir diverses émotions, face à ce jeune homme entrain de se construire au contact de ces deux mondes.


Une belle oeuvre de la part de Mamoru Hosoda. Il délivre de nombreux messages, sans tomber dans la facilité, en créant un univers visuellement envoûtant. On peut s'étonner du fait qu'il n'ait jamais pu s'entendre avec le studio Ghibli, alors que ses films sont dans la même veine que ceux d'Hayao Miyazaki. A voir en famille, où pas, dans tout les cas, le plaisir sera au rendez-vous.

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le 22 janv. 2016

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Laurent Doe

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